L’ex-directeur de cabinet de la Présidence de la République, Brice Laccruche Alihanga, aurait mis en place un système de détournement de fonds au sein de la Société gabonaise de raffinage (Sogara), l’unique raffinerie du pays, qui lui aurait permis de siphonner 61 milliards de francs CFA au sein entre 2018 et 2019. C’est ce que révèle ce mardi le quotidien institutionnel L’Union s’appuyant sur « une enquête des services compétents ». Voici qui en seraient les bénéficiaires.
Selon L’Union qui s’appuie sur « une enquête des services compétents », l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo, écroué à la prison centrale de Libreville, serait parvenu à « mettre en place une stratégie de siphonnage des caisses de l’unique raffinerie du Gabon, entre 2018 et 2019. Sur ces deux années, les relevées bancaires du compte Orabank de la Sogara feraient état de plus de 43 virements non identifiés », d’une valeur globale de près de 61 milliards de francs CFA.
Selon cette enquête menée dans le cadre de l’Opération «Scorpion », d’importantes opérations bancaires ont été réalisées en fin 2018. En novembre de cette année, près de 5 milliards de francs CFA auraient été virés du compte Orabank de la Sogara vers le compte de la société Gabon Chemical Company, domicilié lui aussi au sein de la 4ème banque du pays. Une opération similaire de plus de 2 milliards de francs CFA aurait été réalisée en décembre de la même année. Soit un total de plus de 7 milliards.
Quelle en était la clé de répartition ? Selon L’Union, Brice Laccruche Alihanga a eu droit à 30 % de ces 7 milliards de francs CFA, soit plus de 2 milliards. L’équipe au sein de la Sogara (Noël Mboumba, Billy Bendo et Serge François Bruno Gassita) se partageait 30 %. L’ancien bras droit de Brice Laccruche Alihanga, Gérard Fanou, avait droit à 20 % (plus d’un milliard). Le reste des fonds étaient partagés entre d’autres personnes dont le nom n’est pas cité.
Pour rappel, Jeremie Ayong Nkodjie (directeur général adjoint), Billy Bendo Edo (directeur financier) et Serge François Bruno Gassita (directeur des opérations) ont été démis de leurs fonctions fin novembre 2019 pour « complicité de détournement de fonds ».