Ils ont laissé entendre, à chaud, que la balle est dans le camp du gouvernement, qui doit satisfaire les revendications urgentes et essentielles, s’il souhaite l’accalmie sociale.
«Le gouvernement souhaite une trêve sociale sur une période de 3 ans. Cette période sera mise à profit par le gouvernement et les partenaires sociaux afin de se concentrer sur les actions à mettre en œuvre, dans le calme et la sérénité».
C’est l’invite que le Premier ministre Julien Nkoghé Békalé a faite aux syndicats le lundi 13 janvier, lors de la réception du rapport final sur la Fonction publique. Un document de 140 recommandations, allant dans le sens de l’amélioration et de la modernisation de l’administration publique.
Si la sollicitation du Chef du gouvernement n’a pas nécessité de réponse urgente des travailleurs, ces derniers ont confié à l’AGP qu’ils ne disent pas non à la trêve sociale. Ils attendent simplement de voir ce que le gouvernement propose en retour. Sinon, de voir la concrétisation des recommandations urgentes du Forum de la Fonction publique. Ce que Joël Ondo Ella, représentant des travailleurs, a appelé «l’essentiel».
«Nous ne sommes pas contre la trêve sociale. Nous pensons qu’à l’annonce du gouvernement de solliciter une trêve, le gouvernement a entendu ce que les travailleurs ont dit en retour. A savoir, qu’il n’y a pas de paix sans pain (…) Nous ne pouvons pas bâillonner les revendications des travailleurs au motif d’une stabilité pour la stabilité. La stabilité durable se construit sur la justice sociale, sur les réponses concrètes aux maux qui minent les travailleurs», a confié le leader syndical.
Pierre Mintsa, autre tête de proue des partenaires sociaux durant ces assises, est allé dans le même sens : «Nous sommes prêts à accorder la trêve sociale au gouvernement, mais pas à n’importe quel prix. Si le gouvernement donne les postes budgétaires à tous ceux qui en ont besoin, s’il régularise toutes les situations administratives, s’il procède au paiement des rappels soldes, s’il arrime la pension retraite au nouveau système de rémunération, nous pensons que nous pouvons lui accorder la trêve sociale pour les projets à long terme».
Et à ceux qui seraient tentés de les traiter de «vendus», au motif qu’ils adhèrent à l’idée d’une trêve sociale, Joël Ondo Ella assène : «Effectivement, nous sommes sur un marché. Nous vendons les revendications des travailleurs. Le gouvernement doit les acheter. Et si c’est le cas, il offre en retour la monnaie qu’on appelle la trêve. Voilà ce qu’il en est».
Les jours qui viennent donneront plus d’éclaircis sur les contours de cette trêve sociale en perspective.