Gabon : Jean Ping accusé d’exploiter les manifestations de lycéens et de collégiens pour rebondir politiquement

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Publié le samedi 11 janvier 2020 | LaLibreville.com

© Autre presse par DR
Jean Ping, le samedi 3 novembre 2018, à sa résidence des Charbonnages (Libreville).

Jeudi 9 janvier, les élèves ont protesté contre la réforme du Baccalauréat relative au mode de calcul du second groupe. Si aucune victime n’a été déplorée, opposition et activistes tentent de dramatiser la situation à des fins politiques.

« Face à la mobilisation dans les lycées et collèges, les images des élèves maltraités par les forces de l’ordre sont insoutenables. Tout citoyen a des droits. Je dis avec fermeté la justesse des revendications des élèves et qu’elles appellent une autre réponse que la violence », a tweeté l’ex-leader de l’opposition.

Hier, sur les réseaux sociaux, opposants et activistes ont diffusé une vidéo dans laquelle on pouvait voir des membres des forces de l’ordres interpeller vigoureusement un jeune manifestant, sans que l’on en sache plus sur le contexte.

« Le maintien de l’ordre est un exercice délicat. Si des fautes ont été commises, une enquête interne permettra de le déterminer », a réagi un responsable de la police nationale qui a tenu à rétablir la vérité des faits. « Deux cas potentiellement problématiques nous ont été signalés pas plus. Il est donc irresponsable d’évoquer des actes de maltraitance comme s’il y en avait eu des dizaines. On accuse pas sans preuve », dénonce-t-il.

Du côté de la majorité, on se fait plus mordant. « Jean Ping tente d’exploiter politiquement un mouvement social de collégiens et de lycéens car il est incapable de mobiliser lui-même », raille un député PDG de l’Estuaire qui rappelle qu’en France récemment, des polémiques politiciennes similaires ont eu lieu lors des manifestations de gilets jaunes ou de lycéens. « Ce genre de propos sert à montrer qu’il est encore dans le jeu. Mais la réalité, il est dans une posture très difficile, contesté de toute part », ajoute l’élu, indiquant qu’« on ne peut être et avoir été ».

De fait, cette réaction de Jean Ping sur son compte Twitter intervient au lendemain de son rendez-vous manqué avec Jean-Baptiste Lemoyne. Le secrétaire d’Etat français, en visite à Libreville cette semaine, a refusé de voir l’ex-candidat unique de l’opposition lors de la présidentielle de 2016. Un coup dur pour celui qui n’a cessé ces trois dernières années d’espérer un coup de pouce de la France et de l’Union européenne dans son combat pour « la vérité des urnes ». Il devra désormais définitivement en faire son deuil.

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