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Gabon : Alexis Ndouna et Justin Ndoundangoye placés en détention à la prison centrale de Libreville
Publié le samedi 11 janvier 2020  |  LaLibreville.com
Justin
© Autre presse par DR
Justin Ndoundangoye, le ministre des Transports et du Tourisme face aux syndicalistes de Sogatra
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Ce double placement en détention a eu lieu jeudi 10 janvier. L’information, initialement donnée par notre confrère Gabon actu, a été confirmée à La Libreville par différentes sources judiciaires.

L’homme d’affaires Alexis Ndouna et l’ancien ministre et député, Justin Ndoundangoye, ont été placés jeudi 10 janvier sous mandat de dépôt et transférés à la prison centrale de Libreville.

Le premier, Alexis Ndouna, est poursuivi pour viol sur mineur. Il est notamment accusé d’avoir violé entre mai et juin derniers la petite Wally. L’affaire avait provoqué un tollé dans l’opinion. Le mouvement associatif gabonais s’était mobilisé. Les ONG et la famille de la jeune victime avaient exigé une peine exemplaire contre le présumé violeur. Se sentant menacé, l’homme d’affaires réputé proche du pouvoir avait discrètement quitté le pays. Le Gabon avait alors émis un mandat d’arrêt à son encontre. Il a finalement été rattrapé par Interpol au Congo Brazzaville puis extradé au Gabon fin décembre.

Le second, Justin Ndoundangoye est poursuivi dans le cadre de l’opération anti-corruption, baptisée Scorpion, lancée par la justice gabonaise début novembre dernier suite à de graves soupçons de détournements massifs de fonds publics et de blanchiment des capitaux. A ce jour, vingt ex-hauts responsables publics (ministres, responsables d’entreprise ou d’agence publiques, hauts-fonctionnaires) tous proches de Brice Laccruche Alihanga, l’ex-directeur de cabinet de la présidence de la République, ont été placés sous mandat de dépôt entre novembre et décembre derniers. Deux mandats d’arrêt internationaux ont en outre été émis début janvier par les autorités gabonaises dans le cadre de cette affaire.

Fin de l’impunité pour les puissants

Ces décisions interviennent alors que Libreville a fait du respect du droit et de son corollaire, la lutte contre l’impunité, l’une de ses priorités en matière régalienne. Début novembre, une vaste-opération anti-corruption était lancée. Fin novembre, une partie des services de justice et de police était remaniée et une nouvelle politique pénale définie. Quelques jours plus tard, un nouveau ministre de la Justice, Garde des Sceaux était nommé en la personne de Erlyne Antonella Ndembet-Damas. Magistrate de formation, elle est réputée être l’une des meilleures techniciennes du droit au Gabon. Fin décembre, l’homme d’affaires Alexis Ndouna été interpellé à Brazzaville et extradé au Gabon.

Un juge gabonais résume en ces termes le climat qui règne désormais à Libreville : « fin novembre, il nous a été demandé, à nous magistrats, d’appliquer plus rigoureusement le droit. Personne ne doit être au-dessus des lois. Mais personne ne doit être en dessous n’ont plus. » Démonstration en a été faite ce jour par la Cour d’appel de Libreville dans l’affaire Landry Amiang Washington, quarante-huit heures seulement après qu’un autre activiste, David Pandjo Ngoma, mis en examen par un tribunal de Port-Gentil, ait bénéficié d’une mesure de placement en liberté provisoire.
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