À la prison centrale de Libreville où il attend d’être jugé, Brice Laccruche Alihanga continue de faire les choux gras de la presse. Si l’opinion a relevé son absence devant la Chambre d’accusation spécialisée le 2 janvier dernier, la Lettre du continent assure qu’il a opté pour le chantage afin de se tirer d’affaire.
Appelé devant la Chambre d’accusation spécialisée à l’audience du 2 janvier, dans le cadre de la procédure suivie pour détournement des fonds publics, instigation au détournement de fonds publics, concussion, blanchiment des capitaux et association des malfaiteurs, Brice Laccruche Alihanga ne s’y est pas présenté.
Joint par Gabonreview le 6 janvier en matinée, son conseil, Me Anges Kevin Nzigou, a assuré qu’il ne s’agissait en rien d’un refus. «Il y a une audience devant la Chambre d’accusation, elle se fait sans partie. On lui envoie juste un document pour lui dire que ça passera. D’ailleurs, ce n’est pas lui qui vient», a déclaré l’avocat. «C’est une audience qui se fait par document. Ce n’est pas une audience où la personne est convoquée. Mais on informe quand même la personne qu’elle a une audience devant la Chambre d’accusation», a-t-il ajouté.
Dans un communiqué l’après-midi, Anges Kevin Nzigou a affirmé que bien que souffrant, son client «est impatient de revoir ses juges». À en croire son propos, Brice Laccruche Alihanga qui est dans l’enfer du «trou» où il cohabite avec deux détenus souhaite que la procédure suive le cours normal afin de tourner cette page et par conséquent, sortir de prison. Pour bien tourner cette page et contre-attaquer, a révélé la Lettre du continent dans sa dernière livraison, l’ex-directeur de cabinet d’Ali Bongo, devenu un «intime» de la famille présidentielle, envisage se servir de sa connaissance des affaires de la famille Bongo.
Noureddin Bongo, un bouclier doré
Dans cette démarche, informe le confidentiel, plusieurs avocats de Brice Laccruche Alihanga se sont entretenus à Paris avec des avocats pénalistes engagés auprès d’opposants africains, parmi lesquels le franco-américain Dominique Inchauspé. Ensemble, ils étudieraient la faisabilité d’une procédure ciblant plusieurs sociétés appartenant à Noureddin Bongo, le fils aîné du président gabonais Ali Bongo, et nouveau coordinateur des affaires présidentielles. «Le fils aîné d’Ali Bongo gère en effet, un family office enregistré à Dubaï ainsi que plusieurs sociétés gabonaises, parmi lesquelles Media volontaires, domicilié chez Ecobank Gabon, et dont le coactionnaire est Abdoul Oceni Ossa, fils d’Ismaël Oceni Ossa, imam de la mosquée Hassan II de Libreville», affirme le confidentiel.
Selon la Lettre du continent, Brice Laccruche Alihanga en connait un rayon d’autant plus que «Noureddin Bongo a longtemps été très proche de l’ex-directeur de cabinet de son père, et même associé à la gestion de nombreux dossiers». «Régulièrement, et ce jusqu’à la fin de l’année dernière, Brice Laccruche recevait ses interlocuteurs, en particulier les industriels étrangers, en présence du fils du président», confie la publication.
La proximité créée à divers niveaux de leur relation, aurait donc assuré à Brice Laccruche «une connaissance détaillée des affaires de Noureddin Bongo, sur le plan financier, mais également personnel». «Une connaissance qu’il semble désormais vouloir transformer en un jeton de sortie de prison», soutient le confidentiel.
La Lettre du continent assure que durant tous ses interrogatoires avec les gendarmes de la Direction générale des recherches (DGR), Brice Laccruche «n’a cessé d’expliquer combien son action était coordonnée avec la famille présidentielle, détaillant par exemple son rôle dans la gestion du compte personnel d’Ali Bongo à la BGFIBank».