Un accident de la circulation d'une rare violence s'est produit ce mardi 07 janvier aux environs de 9 heures à Libreville sur la voie express, plus précisément "aux belles peintures", faisant 15 blessés graves et deux autres légèrement touchés, selon un premier bilan.
Un mini bus de marque Toyota Hiace immatriculé, CA 402 AA à usage de taxi-bus a brusquement quitté la chaussée pour aller percuter violement deux poteaux électriques sur le terre plein alors qu'il venait tout juste d'embarquer des passagers.
Quinze de ses occupants s'en sont tirés avec des blessures ouvertes sur diverses parties du corps dont une femme avec le pied droit presque broyé, laissant échapper une partie de son os. En revanche, deux autres passagers s'en sont sortis quand eux avec des blessures bénignes, l'un au niveau des lèvres et l'autre à la hauteur des pieds. Une deuxième victime, notamment le chauffeur, présentait une large blessure au niveau de la cuisse.
«On a commencé à pousser la voiture, on a demandé pourquoi tu pousses la voiture, le boy chauffeur (l’aide chauffeur qui se charge d’ouvrir et de refermer la portière du bus, ndlr) a répondu que ça va aller. Il y a un monsieur qui a dit laisser moi descendre, car il a la famille, mais ils ont continué à insister. La voiture n'était pas bonne depuis le départ, c'est comme ça que quelques mètres après on s'est retrouvé à cet endroit», a témoigné une femme, visiblement traumatisée.
Sur les lieux de l'accident, de nombreuses voix parmi les riverains se sont levées pour dénoncer le retard avec lequel les victimes ont été évacuées vers le Centre Hospitalier Universitaire d'Owendo (CHUO), une heure de temps plus tard.
Hormis l'arrivée sur les lieux d'une ambulance du CHUO et des sapeurs pompiers, il n'y a eu aucune autre assistante publique, au regard du nombre élevé des victimes. Le Samu Social Gabonais n'a pas répondu présent, ce qui a suscité la curiosité de bon nombre des badauds très en courroux de voir des corps étalés sur le terre plein sans qu'ils ne soient acheminés après plusieurs heures vers des structures de santé.
A signaler que les blessés graves sont 7 hommes et huit femmes, qui avaient pris place à bord de ce taxi-bus pour vaquer respectivement à leurs occupations en cette matinée là.
Malheureusement, le destin en a décidé autrement à quelques mètres seulement du point de leur embarquement.
Selon les informations recueillies sur place, le mini bus en partance pour le carrefour Sni, (dans la commune d'Owendo) présentait quelques soucis mécaniques. Car le chauffeur aurait tenté maintes fois de démarrer son engin en vain.
Une situation qui a obligé son aide, communément appelé boy chauffeur à se mettre à pousser tout seul le véhicule, favoriser en cela par la pente existence sur la lancée.
Il a réussi à faire démarrer le véhicule et prendre place à bord, sauf que ni le système de freinage ni le volant ne pouvait plus fonctionner.
«On était au niveau du PK 5 quand le bus était plein. On devait maintenant démarré. Mais le bus ne démarre pas, on était obligé de pousser. Le chauffeur faisait des manœuvres pour démarrer avec des coups d'accélérateur, etc. Mais ça ne tenait pas toujours. Mais comme il y a la pente, la vitesse ne faisait qu'augmenter», a témoigné un rescapé, Franck Mayemba, qui était assis à la droite du chauffeur.
Aussi, l'état d'défectueux du mini bus, qui est un véritable cercueil roulant, a suscité des commentaires. D’aucuns imputant ce drame à la responsabilité des autorités du ministère de Transports qui délivrent des visites techniques à ce genre de véhicules dont l’état mécanique suscite des interrogations.