Malgré la mise en place des barrières électriques pour gérer le conflit homme/faune, le problème reste d’actualité au Gabon. Le ministre des Eaux et Forêts a assuré qu’une ligne budgétaire destinée à la gestion de ce conflit est inscrite dans le Projet de loi de finances 2020.
«Pour la première fois au Gabon, cette année on voit une ligne pour le conflit homme-éléphant», s’est réjoui sur les antennes de Radio Gabon, le ministre des Eaux et Forêts, Lee White. «J’espère bien que je vais pouvoir, sur la base des résultats, convaincre le gouvernement d’augmenter ce budget pour faire plus rapidement dans plus de communautés pour passer d’une phase pilote à une phase nationale», a-t-il poursuivi, assurant que le gouvernement a décidé de prioriser la question du conflit homme/faune.
Cette question est d’actualité au Gabon où les populations rurales continuent de se plaindre de la dévastation de leurs plantations par des pachydermes qui, parfois, arrivent jusque dans les villages. Ce qui met en péril la survie des communautés rurales. «La situation est assez critique dans la mesure où nous avons pas mal de populations qui se plaignent de ce que les animaux détruiraient leurs plantations. C’est un problème dont nous avons conscience et nous avons besoin de trouver des solutions claires pour les populations qui attendent beaucoup de nous», déclarait à juste titre Joseph Okouyi, secrétaire exécutif de l’Agence nationale des parcs nationaux du Gabon (ANPN).
Plusieurs zones du pays, et particulièrement dans la province de l’Ogooué-Ivindo, subissent des attaques des animaux. À en croire l’ANPN, l’étendue du conflit homme-faune actuel est, entre autres, due à la recrudescence du braconnage. Ces 10 dernières années, le braconnage aurait amené les éléphants qui subissent une pression dans la forêt à trouver refuge dans les alentours des villages, avec en prime de l’aliment facile disponible dans les plantations.
Un plan d’urgence pour atténuer le conflit dans les zones d’intervention des parcs nationaux a été mis en place, avec l’implémentation des barrières électriques et des équipes armées de cartouches non létales pour repousser les pachydermes dans les plantations ou autour des villages. Toutefois, la pression demeure.
Pour régler le problème, assure Lee White, il y a deux solutions possibles. «Soit tuer les éléphants, soit faire des barrières électriques bien construites et bien entretenues». «Toutes les autres solutions marchent peut-être où le problème est faible. Mais quand il y a beaucoup d’éléphants, on a ces deux solutions», a-t-il soutenu. «Pour l’instant au Gabon on a favorisé des barrières, mais on a déjà mis en place au niveau de l’ANPN une unité armée. Le jour où on a des éléphants à problème, parce que les éléphants devenaient quelques fois agressifs, on a la capacité d’aller tuer les éléphants», a-t-il ajouté, soulignant que «c’est appliqué, mais de façon test». «Si demain matin j’ai un coup de téléphone selon lequel il y a un éléphant qui pose danger aux populations dans un village, je peux actionner et envoyer les agents formés pour abattre l’éléphant en question», a déclaré Lee White. Pour l’instant, on ne sait si cette ligne budgétaire permettrait également d’indemniser les populations dont les plantations ont été ravagées par les éléphants.