Le marché du pétrole a positivement réagi à l’annonce de la mort du général iranien Ghassem Soleimani. Celui-ci est tombé lors d’un raid américain dans la nuit du 2 au 3 janvier. À la suite de quoi, le Light sweet crude (WTI), référence américaine a grimpé de 3,17% à 63,11 dollars, tandis que le Brent, tandis que le Brent, référence européenne, a augmenté de 3,22% à 68,38 dollars. De belles perspectives, en 2020, pour les pays pétroliers dont le Gabon ?
Stimulé par la mort à Bagdad du général iranien Ghassem Soleimani lors d’un raid américain, dans la nuit du 2 au 3 janvier, les cours du pétrole ont réalisé un joli bond. Référence américaine du brut, le Light sweet crude (WTI) a grimpé de 3,17% à 63,11 dollars. Soit le plus haut niveau depuis mai 2019. Le Brent, baril de référence en Europe, a augmenté de 3,22% à 68,38 dollars.
«L’agitation des marchés est logique car cette attaque porte un risque d’escalade», a confié un docteur en géopolitique au journal La Croix. «Téhéran a déjà annoncé des représailles contre les Etats-Unis et l’on sait que l’Iran représente une forte menace, notamment s’il lui prend l’idée de bloquer le détroit d’Ormuz qui est un corridor très important pour le marché pétrolier», a indiqué David Amsellem.
Dans la nuit du 2 au 3 janvier en effet, les Etats-Unis ont annoncé avoir mené, sur ordre du président américain Donald Trump, une attaque en Irak ayant tué le général iranien Ghassem Soleimani. La mort du chef des forces spéciales des Gardiens de la révolution a marqué une escalade majeure dans le conflit latent entre les deux pays, depuis le retrait des Etats-Unis de l’Accord de Vienne sur le nucléaire iranien en 2018.
La hausse des cours du pétrole observée ces derniers jours dépasse celle enregistrée en 2019 (62,98 dollars le baril). Cette flambée demeure cependant inférieure à celle de 2018 (69,52 dollars le baril) et très loin du record de 2012 (109,45 dollars le baril). En l’état, le conflit entre les Etats-Unis et l’Irak semble tout bénef pour les pays africains producteurs de pétrole, à l’instar du Gabon.
Ceci interviendrait dans un contexte où Libreville affiche l’ambition d’accroitre la production et renouveler les réserves en relançant l’exploration, notamment dans les zones offshores profond et très profond. Le pays d’Ali Bongo ambitionne ainsi d’atteindre environ 300 000 barils par jour en 2020-2021. Soit 100 000 unités de plus qu’en 2019, où les recettes pétrolières ont augmenté de 18,4% à 731 milliards de francs CFA.
«Les cours du pétrole peuvent connaitre des aléas dus aux tensions géopolitiques. Mais pour qu’ils soient durablement affectés, il faut qu’il y ait un changement majeur dans l’offre de l’équilibre de l’offre et la demande», a analysé David Amsellem. «Or, comme en 2019, le marché du pétrole devrait rester marqué par un bon niveau de production et une demande encore apathique en raison du ralentissement économique. Il se peut donc que les cours remontent un peu, mais le prix du pétrole devrait rester très en dessous du niveau d’avant 2014, où le baril était encore à 100 dollars. Évidemment, si le scénario d’une escalade militaire devenait réalité, les perspectives deviendrait autrement plus dramatiques», a conclu le docteur en géopolitique.