Au quartier Belle-Vue II dans le 3e arrondissement de Libreville, l’eau est plus que rare depuis 3 ans. Le 29 décembre, les populations ont installé leurs récipients vides dans la rue pour manifester une fois de plus leur désarroi.
Plusieurs quartiers de la capitale gabonaise sont en situation de stress hydrique depuis plusieurs années. Le quartier Belle-Vue II, situé dans le 3e arrondissement de Libreville, est touché par cette situation depuis trois ans. «Il y a 8 ans, l’eau venait très tard dans la nuit et parfois même à 3h du matin. C’était pénible mais au moins ça venait tous les jours», affirme Laurice B., habitante du quartier. «Mais depuis 3 ans, la situation est intenable. Il nous arrive de faire 2 mois sans eau !» a renchéri Stéryx, l’un de ses voisins.
Très éprouvés par ce calvaire, certains habitants de ce quartier ont décidé, le 29 décembre, d’installer leurs récipients vides sur la voie publique pour attirer l’attention des pouvoirs publics et de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). «Dame SEEG dans toute ta splendeur n’oublie pas de passer par Belle-Vue II et rétablir l’eau», a déclaré une habitante de la zone Gaboprix/Commissariat de Belle-Vue II. «Il paraît que l’eau c’est la vie mais ça fait 3 ans qu’on meurt à petit feu car, on est obligé d’utiliser l’eau des puits et l’eau de pluie. Les enfants n’ont pas d’autres choix que de boire cette eau. On souffre, on n’a pas d’eau potable», a-t-elle ajouté. Dans l’impasse, ces habitants comme ceux de bien d’autres quartiers de Libreville dans le même cas, espèrent qu’une solution sera trouvée en 2020.
Le gouvernement très attendu
Leurs espérances se fondent sur le fait que dans sa déclaration de politique générale le 27 décembre, le Premier ministre Julien Nkoghe Bekala a annoncé que 42 milliards de francs CFA seront consacrés au secteur de l’eau et l’électricité. S’il a affirmé que sur le volet eau, l’objectif visé est de fournir de l’eau potable dans les villes et villages du Gabon, il a indiqué que dans un premier temps, la priorité du gouvernement «est de mettre un terme au stress hydrique qui prévaut dans notre capitale par le lancement du Programme intégré pour l’alimentation en eau potable et l’assainissement de Libreville» (PIAEPAL). Lequel programme, a-t-il expliqué, ambitionne d’approvisionner «près de 200.000 compatriotes supplémentaires, principalement dans les quartiers les plus touchés par le manque d’eau».
La mise en œuvre de ce programme par ailleurs lancé le 26 novembre par le Premier ministre Julien Nkoghe Bekale, devrait tenir sur 4 ans et concerne le renouvellement de 149 Km du réseau de distribution d’eau potable, le renforcement et l’extension du réseau de distribution en eau potable mais aussi 131 Km de réparation des fuites d’eau. La construction de trois châteaux d’eau et la suppression des branchements anarchiques sont également prévues. Pourvu que les fruits tiennent la promesse des fleurs.