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Gabon : motion de censure contre Julien Nkoghe Bekale ce vendredi ?
Publié le vendredi 27 decembre 2019  |  Gabon Media Time
Julien
© Autre presse par DR
Julien Nkoghe Bekale, Premier ministre, chef du gouvernement.
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Julien Nkoghe Bekale se présentera demain, le vendredi 27 décembre 2019 à l’Assemblée nationale pour sa Déclaration de politique générale face aux députés. L’occasion pour le Parlement de passer au peigne fin la politique générale du Premier ministre, aux fins de juger de la cohérence et de la pertinence de sa politique globale. Un exercice qui s’annonce particulièrement périlleux pour le numéro 2 de l’Exécutif qui devra convaincre la représentation nationale de lui faire confiance à nouveau, nonobstant le contexte et les récents événements qui ne plaident pas en sa faveur.

Le gouvernement conduit la politique de la Nation. Le Premier ministre dirige l’action du gouvernement. En tant que chef du gouvernement, il dispose de l’administration et des forces de défense et de sécurité. Il est à l’origine de la nomination aux plus hautes fonctions civiles et militaires de l’Etat. Il porte donc en lui la responsabilité de l’échec ou de la réussite de l’expression de la politique générale de la Nation qu’il a initiée et défendue devant le peuple par le truchement de ses représentants, les élus de l’Assemblée nationale.

Cela dit, cette déclaration de politique générale est entachée d’une présomption de violation de la Constitution dont l’article 15 pose les préalables d’un tel exercice. Le mardi 3 décembre dernier, après que Julien Nkoghe Bekale, ait annoncé la composition d’une nouvelle équipe gouvernementale, lui et l’ensemble des membres du nouveau gouvernement avaient prêté serment devant le président de la République chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba.

L’article 15 de la loi fondamentale nous enseigne que « Le président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions, de sa propre initiative, ou sur présentation par le Premier Ministre de la démission du Gouvernement, ou à la suite d’un vote de défiance ou de l’adoption d’une motion de censure par l’Assemblée Nationale. Sur proposition du Premier Ministre, il nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions ».

Sauf que Julien Nkoghe Bekale avait annoncé une nouvelle équipe gouvernementale le 2 décembre dernier alors qu’il n’a jamais posé sa démission au sens de l’article 15 de la Constitution. Jessye Ella Ekogha, porte-parole de la présidence de la République avait lui aussi confirmé la teneur de ce gouvernement en précisant qu’il s’agit « bien de changement et non de remaniement car la composition de la nouvelle équipe gouvernementale a été très largement revue ». L’article 15 de la Constitution nous enseigne que la proposition d’un nouveau gouvernement est soumise à certaines règles inviolables qui consacrent sa légalité visiblement non respectées par le Premier ministre.

Sur quelle base légale se présentera Julien nkoghe Bekale devant la représentation nationale alors qu’il a violée consciemment ou par méconnaissance la loi fondamentale ? A l’heure où le chef du gouvernement doit se rendre devant les élus nationaux en essayant de convaincre qu’il est l’homme de la situation, pareilles frasques ne sont pas de nature à lui faciliter la tâche. L’homme de la situation, l’est-il toujours ? C’est d’ailleurs la question que se pose l’opinion et à laquelle devront répondre les élus de la chambre basse du Parlement. Car rappelons–le, son discours devant le Parlement devrait déboucher soit sur l’adoption d’une motion de soutien ou d’une motion de censure.

La motion de censure est le principal moyen du contrôle exercé sur le Gouvernement par la chambre basse aux fins de montrer sa désapprobation envers la politique du gouvernement et le forcer à démissionner ou marquer sa défiance envers le gouvernement en place. Dit autrement, la représentation nationale a droit de vie ou de mort sur le Gouvernement.

Julien Nkoghe Bekale mérite t-il d’être reconduit nonobstant le fait qu’il viole la Constitution et qu’il est invité par tout le corps social à poser sa démission ? Les difficultés à se nourrir, à s’éduquer, à se soigner, à se loger et à se déplacer pour ne citer que celles-là, rencontrés par les populations gabonaises ne montrent-elles clairement pas qu’il a échoué dans sa politique globale de la Nation ? Dans cette réalité dénoncée à la fois par la classe politique et la société civile, peut-il être reconduit ? Par ailleurs, en considération du fait, qu’il ait nommé tous les hauts commis de l’Etat actuellement détenus dans la cadre de l’opération Scorpion ne doit-il pas en payer politiquement le prix fort ? Reproché d’avoir laissé le « messager intime » outrepasser ses fonctions et se rendre coupable de grossiers « dérapages constitutionnels » l’actuel premier ministre est-il le membre du PDG qui mérite l’onction de l’Assemblée nationale ?

Aux élus nationaux chacun conscient de ce que leurs électeurs les observent d’apporter des réponses à toutes ces interrogations à l’issue de la Déclaration de politique générale que Julien Nkoghe Bekale effectuera devant eux, les représentants du Peuple.
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