Idriss Ngari veut-il la peau de Justin Ndoundagoye? C’est ce que laisse penser l’hebdomadaire L’Aube, lequel s’appuie sur les agissements du 1er vice-président de l’Assemblée Nationale dans la procédure de levée de l’immunité parlementaire du député du siège unique du 2e arrondissement de Franceville. Reste à savoir les raisons pour lesquelles l’ancien baron du régime tirerait les ficelles en coulisse pour la chute de Justin Ndoundangoye.
L’ancien ministre de la Défense, des Transports, de l’Intérieur et des Travaux publics sous l’ère Omar Bongo Ondimba, le général d’armée Firmin Idriss Ngari Oyabi semble faire de la levée parlementaire du député Justin Ndoundangoye, une affaire personnelle. Il serait à l’origine de la réunion organisée dans les locaux de l’Assemblée Nationale ayant débouché sur l’érection de la commission ad hoc en charge d’instruire le dossier jusqu’à son terme, c’est–à–dire la levée de l’immunité parlementaire dont jouit l’élu du siège unique du 2e arrondissement de Franceville, rapporte l’hebdomadaire L’Aube.
Il se susurre que le « Général Tonnerre » serait lui–même à la baguette de la procédure visant à échoir « Okulu la solution » de son immunité parlementaire. Si l’immixtion du 1er vice-président de l’Assemblée nationale est parfaitement légale, son implication particulièrement prononcée pose problème, au point de faire poindre l’idée éventuelle d’un conflit d’intérêt. Pour cause et selon certaines indiscrétions relayées par l’hebdomadaire, l’ancien baron du régime Bongo reprocherait à Justin Ndoundangoye, du reste secrétaire général de l’Association des jeunes émergents volontaires (AJEV), d’avoir fait une « OPA » sur le Parti démocratique gabonais (PDG) en le fragilisant par l’insertion des membres de l’AJEV qui n’avaient pas en estime les valeurs et les vertus du « parti de masse ».
Firmin Idriss Ngari aurait en outre, une dent contre Ndoundagoye en raison de sa proximité certaine avec Brice Laccruche Alihanga, ancien tout puissant Directeur de cabinet civil et politique du président de la République encore en poste au moment de l’éviction du PDG de son gendre Ali Akbar Onanga Y’Obegue. Eviction à l’origine de la perte de son mandat de député et de son exclusion définitive de l’hémicycle. Enfin, le Conseil gabonais des chargeurs (CNC) dont la présidente n’était autre que Firmine Liliane Ngari aurait fermé sous « Okulu » Justin Ndoundangoye. Il est en somme reproché au député de Franceville d’avoir porté atteinte à la « mangeoire » du clan Ngari. Un affront que le patriarche Idriss Ngari Oyabi himself se serait décidé à laver.
L’assemblée nationale est une institution au sein de laquelle siègent les élus du peuple. Ces députés y sont pour débattre et répondre des exigences du peuple et non pour régler des comptes au nom des intérêts familiaux au point de bâcler une procédure légale pour assouvir des desseins bassement égoïstes. S’il est avéré que l’élu du siège unique du 2e arrondissement de Franceville est complice ou coupable des accusations qui pèsent sur lui au regard des enquêtes en cours de l’opération “Scorpion”, il n’en demeure pas moins que la loi doit être respectée. L’Assemblée Nationale n’est pas une exception.
Justin Ndoundangoye s’est récemment demandé « vous me cherchez pourquoi ? ». S’il cherchait une réponse à sa question, il l’a grandeur nature dans les tribulations de l’Assemblée Nationale et dans le crime de lèse majesté dont il se serait rendu coupable auprès du puissant “Général Tonnerre”.