Julien Nkoghé Békalé démissionnera-t-il ? Certaines indiscrétions répondent par l’affirmative. Elles assurent que le chef du gouvernement gabonais déposera sa démission le 27 décembre prochain. Si les motivations de cette éventuelle démission ne sont pas officiellement déclinées, la Constitution la lui autorise. Elle devrait avoir pour conséquence la dissolution du gouvernement actuel. En effet, selon l’article 15 de la loi n°001/2018 du 12 janvier 2018 portant Constitution en République gabonaise, «le président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions de sa propre initiative ou sur la présentation par le Premier ministre de la démission du gouvernement, ou à la suite d’un vote de défiance ou de l’adoption d’une motion de censure par l’Assemblée nationale».
Cependant, en l’absence d’un fait majeur qui justifierait cette démission, conformément à l’article 38 de la Constitution qui stipule que «les fonctions du gouvernement cessent à l’issue de la prestation de serment du président de la République, de la proclamation des résultats des élections législatives par la Cour constitutionnelle et en cas de vacance de la présidence de la République pour quelque cause que ce soit ou d’empêchement définitif du président de la République», d’aucuns s’interrogent sur les raisons fondamentales de cette démission.
On se souvient tout de même que le 4 décembre dernier, tout le gouvernement – Premier ministre compris – a prêté serment devant le président de la République. On s’attendait pourtant à ce que seuls les nouveaux promus au 7ème gouvernement Nkoghé Bekalé, sacrifient au rituel. Autrement dit, il ne s’est pas agi d’un simple remaniement. En fait, la lettre de démission dont il question est simplement un préalable à un discours de politique générale devant l’Assemblée nationale. Au palais Léon Mba on s’y prépare, selon certaines indiscrétions. «Tout cela est absurde», note un député de l’opposition.
Il reste qu’entre opération scorpion et échec de la politique qu’il conduit depuis janvier 2019, le mandat de Nkoghé Békalé, à l’aune de ses 12 mois à la tête du gouvernement gabonais, est taxé de «fiasco». «Il faut se mettre à l’évidence ! En politique, quand on a tout essayé et qu’on a échoué, on démissionne», s’est exclamé un observateur averti qui estime que le pouvoir exécutif actuel devrait démissionner dans son ensemble.