Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment
Accueil
News
Société
Article
Société

"Opération scorpion" : Et si on allait plus loin ?
Publié le lundi 23 decembre 2019  |  Gaboneco
Premières
© AFP par Steve Jordan
Premières comparutions des personnes arrêtées par les forces de l’ordre durant les violences post-électorales
Mardi 06 septembre 2016. Palais de justice. Au moins un millier de personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre durant les violences post-électorales. Depuis mardi, ces personnes passent en audience au Palais de justice de la capitale.
Comment




Alors que les principaux cadres de l’association des jeunes émergents volontaires (AJEV) ont été arrêtés et écroués dans la foulée de leur déchéance, officiellement pour "détournement" d’argent de l’Etat, une partie de l’opinion avisée estime que les malversations financières n’ont pas commencé que depuis deux ans seulement avec la gestion des Ajéviens. Et que tous les cadres administratifs ou presque, anciens comme nouveaux auraient déjà rempli les cellules de la prison centrale, si on avait poussé le bouchon plus loin.

Malgré les condamnations unanimes de certains esprits facilement corruptibles et crédules, qui clouent volontiers au pilori une bande de jeunes voleurs, dont on dit qu’ils auraient déjà, en à peine deux années de gestion seulement, réussi à piller le pays comme jamais, la méfiance et la prudence se sont aussi installées du côté de ceux qui estiment que Laccruche Alihanga et toute son équipe, au-delà de la lutte contre les malversations financières, seraient avant tout, des victimes d’une bataille des faucons qui aurait tourné en leur défaveur dans les coulisses de la présidence.

Car disent-ils, les détournements d’argent public au Gabon n’ont pas commencé que depuis deux ans seulement. Surtout quand on sait le niveau d’enrichissement de tous ceux qui ont géré ce pays depuis des lustres. Surtout aussi que de nombreuses zones d’ombre persistent dans ce vaste coup de filet destiné à lutter contre le vol d’argent public. Sinon, même dans l’hypothèse que la quinzaine de personnalités écrouées actuellement à la prison centrale de Libreville aurait effectivement détourné les montants des milliards pharaoniques publiés par le quotidien L’Union, avec quelle aide l’auraient-ils fait ? Peut-on par exemple sortir 85 milliards de FCFA du trésor public d’un pays sérieux sans qu’il n’y ait eu aucune alerte quelque part ? Quelle est alors le degré de responsabilité des différentes signatures dans ce procédé ? Quel est le niveau d’implication des responsables du trésor et des autres administrations chargées du recouvrement ? Pourquoi ces différents responsables ne sont-ils pas en prison dans le cadre de cette procédure ? Pourquoi avoir photographié et fait publier par l’Union et sur les réseaux sociaux, des images d’anciens cadres comme de simples malfrats, en dépit du principe de présomption d’innocence dont ils bénéficient jusqu’ici ? Quel est le but poursuivi par cette exhibition théâtrale qui viole même la dignifié des mis en cause ? Qui a donné l’ordre pour prendre ces photos ?

Voilà autant d’énigmes que le parquet de Libreville, au-delà des arguments maintes fois ventilés avec un embarras à peine dissimulé sur l’indépendance de la justice dans ce scandale inédit, a toujours du mal à dissiper. André Roponat a beau s’expliquer avec adresse sur la légalité de la procédure, sa rhétorique juridique ne convainc pas grand monde, du moins ceux qui pensent que la justice au Gabon n’agit que par mot d’ordre. Surtout quand il s’agit des dossiers touchant les grosses légumes.

Et tant qu’elle n’aura pas fait autrement, il sera toujours difficile, alors très difficile de ne pas soupçonner derrière son action, d’autres motivations que celles de l’instrumentalisation politique.

Leno Koleba
Commentaires


Comment