Dans la nuit de ce samedi à dimanche 22 décembre, quatre navires ont été pris d’assaut par des pirates au large des côtes gabonaises. Dans cette série d’attaques, les assaillants ont tué un commandant de nationalité gabonaise et kidnappé des quatre otages parmi les équipages tous de nationalité chinoise. Alertée, les autorités ont aussitôt mis en oeuvre un plan de riposte.
« Je condamne avec une extrême fermeté les actes de piraterie commis au large de nos côtes et qui ont entraîné le décès d’un compatriote. Je présente mes sincères condoléances à la famille », a indiqué ce soir sur son compte Twitter le chef du gouvernement, Julien Nkoghe Bekalé.
La victime est le capitaine d’un navire appartenant à l’entreprise Satram, le Tropic dawn, qui venait d’appareiller du port d’Acaé en partance pour la capitale économique Port-Gentil. De nationalité gabonaise, Aymard Koumba-Mbina avait été formé au Cameroun avant d’intégrer la marine marchande il y a seulement un an.
« Notre compatriote est mort sur le champ d’honneur en défendant son équipage et son bateau. Sa mort est un acte de bravoure. Le Gouvernement salue son courage », a tenu à indiquer M. Nkoghe Bekalé.
« En tout, ce sont quatre bateaux qui ont été visés dans ces attaques survenues dans la nuit de samedi à dimanche 22 décembre », a précisé ce soir le porte-parole du gouvernement, Edgard Anicet Mboumbou Miyakou. Outre le Tropic dawn, appartenant à la Satram, un autre navire, l’African Kalmia, et deux chalutiers battant pavillon chinois, 866 et 867 Guoji, propriétés de la société Sigapêche, ont subi les attaques de pirates. Sur ces deux derniers bateaux de pêche, quatre marins, tous de nationalité chinoise, ont été kidnappés par les pirates qui se sont enfuis.
Branle-bas de combat au sommet de l’Etat
« Le Gouvernement met tous les moyens en oeuvre pour lutter contre ces agressions », a promis le premier ministre, saluant au passage « le courage et la bravoure des forces de défense et de sécurité. »
Aussitôt l’alerte donnée, la réaction des autorités, à tous les niveaux, ne s’est pas faite attendre. « Des moyens exceptionnels sont mobilisés », confirme une source haut placée. « C’est le branle-bas de combat au sommet de l’Etat. Tout le monde est mobilisé », a commenté de son côté une source proche du Palais du Bord de mer.
En effet, le gouvernement s’est réuni en urgence le matin même. Autour de la table, le premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé, le ministre de l’Intérieur, Lambert Noël Matha, la ministre de la Défense, Rose Ossouka Raponda. Les états-majors de l’armée, de la police et la marine se sont, eux aussi, mis en alerte et ont installé une cellule de coordination.
Dans le même temps, les services du procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, la marine marchande, la Direction générale des recherches (DGR) et celle de la Marine nationale se sont mobilisés.
Des patrouilleurs de la Marine nationale, avec à leur bord, une unité d’intervention des fusiliers marins ont procédé aux recherches en haute mer pour traquer les pirates et libérer les éventuels otages. Ces équipes seraient composées de membres de la Marine marchande, de la Marine nationale et du Conseil national de la mer chargé de centraliser et de coordonner les action en mer pour le compte de l’Etat gabonais.
La zone de recherches comprend un périmètre constitué des eaux de Sao-Tomé, de la Guinée équatoriale et du Gabon, qui font partie du golfe de Guinée, un territoire régulièrement victime d’actes de piraterie.
Ce soir, le porte-parole du gouvernement a tenu à rassurer la population : « des mesures sont prises pour garantir la sécurité du trafic maritime. » En attendant, une enquête judiciaire a été ouverte par le Procureur de la République de Libreville.