Gabon : Entre Jean Ping et Guy Nzouba-Ndama, le torchon brûle dans la perspective de la présidentielle de 2023

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Publié le lundi 16 decembre 2019 | LaLibreville.com

© Autre presse par DR
Coalition pour la nouvelle République (CNR)
Photo: Jean Ping, Guy Nzouba Ndama et Casimir Oyé.

Après l’avoir déjà fait hier à Mouila lors de la rentrée politique de son parti, Guy Nzouba-Ndama critique à nouveau Jean Ping dans une interview donnée à l’hebdomadaire Jeune Afrique à paraître cette semaine.

C’est désormais une habitude. A chacune des prises de parole de Guy Nzouba-Ndama, la liste des griefs à l’encontre de Jean Ping s’allonge. L’interview donnée par le président des Démocrates dans Jeune Afrique à paraître cette semaine ne fait pas exception.

Premier tacle contre l’ex-candidat unique de l’opposition lors de la présidentielle de 2016, le boycott prôné par ce dernier lors des élections générales d’octobre 2018. « C’est possible que la campagne menée par l’équipe de Ping (qu’il cite sans son prénom, NDLR) appelant à boycotter les élections et considérant ceux qui y allaient comme des traîtres ait pu jouer (en la défaveur de l’opposition, lui faisant perdre des voix et donc des sièges, NDLR) », déplore Guy Nzouba-Ndama.

Revenant ensuite sur l’AVC du président Ali Bongo Ondimba intervenu fin octobre 2018, le président des Démocrates juge incorrecte et inélégante l’attitude de M. Ping à cette occasion. « La maladie d’un homme est suffisamment grave pour qu’on laisse le temps à celui-ci de se soigner. D’autant plus quand il s’agit du président de la République. Il y a un minimum d’égards à avoir », cingle Guy Nzouba-Ndama, fustigeant ainsi l’attitude du leader de la CNR qui n’a cessé durant cette période d’appeler à la déclaration de la vacance du pouvoir présidentiel. « C’est comme frapper un homme à terre », fait observer l’un des lieutenants du président des Démocrates.

Guy Nzouba-Ndama ne se montre pas plus tendre lorsqu’il s’agit d’évoquer la stratégie suivie par Jean Ping, qui mène selon lui à une impasse, depuis son échec à la présidentielle de 2016. « En 2019, on ne doit pas toujours être ramené trois ans en arrière. Il faut nous laisser avancer (…) Notre adversaire s’est installé au pouvoir et il a été reconnu par la communauté internationale. A partir de là, soit on continue de pleurnicher, soit on avance ! », s’exclame le président des Démocrates.

Pour rappel, Les Démocrates, parti fondé il y a deux ans par Guy Nzouba-Ndama, est le premier groupe d’opposition à l’Assemblée nationale avec dix députés, loin devant le RPM de Barro Chambrier et l’UN de Myboto. De ce fait, beaucoup considèrent que M. Nzouba-Ndama est le mieux placé pour être le chef de fil de l’opposition. Sur le déclin, Jean Ping, jugé trop radical et bloqué sur le scrutin de 2016, ne semble plus en mesure de défendre ses chances. D’autant qu’en 2023, date de la prochaine élection présidentielle, l’ex-pilier du régime sous Omar Bongo aura 81 ans.

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