Présentés tour à tour, le 13 décembre 2019, devant le juge d’instruction spécialisé, trois ex-ministres: Tony Ondo Mba (Energie), Noël Mboumba (Pétrole) et Roger Owono Mba (Finances), ont été placés sous mandat de dépôt à “Sans-Famille”, la prison centrale de Libreville. Ils y attendront leur comparution devant la Cour criminelle spéciale.
Sans surprise et à l’instar de plusieurs de leurs camarades membre de l’Association des jeunes émergents volontaires (Ajev), anciens responsables des sociétés d’État (publiques et parapubliques), trois anciens ministres Tony Ondo Mba (Énergie), Noël Mboumba (Pétrole) et Roger Owono Mba (Finances) se sont vu décerner des mandats de dépôt et écrouer à la prison centrale de la capitale gabonaise, dans la nuit du 13 décembre. Ils sont poursuivis pour malversations financières, détournement de fonds publics, blanchiment de capitaux en bande organisée, concussion, faux et usage de faux.
Initiée fin novembre, l’opération Scorpion a conduit à «Sans-Famille», le pénitencier de Libreville, au moins une quinzaine de hauts cadres et fonctionnaires en détention préventive. L’épisode de ce week-end qui ne surprend guère bon nombre de Gabonais, au regard de la chronologie des actes (interpellations, gardes à vue ou auditions), n’est que la suite logique d’un feuilleton judiciaire initialement baptisé Mamba 2 avant de se muer en Scorpion. Elle n’a visé jusqu’ici que les hauts cadres de l’administration et les membres du gouvernement très affichés au sein de l’Ajev et ses partis satellites. Un constat qui, sans trop d’arguments, participe à accréditer l’idée d’un règlement de comptes aux relents politiciens.
Du fait du cumul du non-respect du Code de procédure pénale, de l’immixtion de la Direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire (DGCISM), mais également de la célérité avec laquelle les affaires sont expédiées, l’opération est saluée d’un côté et critiquée de l’autre au sein des populations. Celles-ci, dont le quotidien est mis à mal depuis plusieurs années par ces scandales financiers, souhaitent que les enquêtes en cours puissent s’étendre aux commanditaires et bénéficiaires des fonds détournés. Mieux que les poursuites s’ouvrent à bien d’autres personnes ayant participé à la gestion du pays durant ces dix dernières années.