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Landry Régis Laccruche Lelabou : «Laissez-moi travailler !»
Publié le samedi 14 decembre 2019  |  Gabon Review
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© Gabon Review par DR
Le directeur général de l’Oprag, Landry Régis Laccruche Lelabou
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Frère aîné de l’ancien directeur de cabinet du chef de l’Etat, le directeur général de l’Office des ports et rades du Gabon (Gabon) se dit victime d’un «procès d’intention». Depuis le déclenchement de la vague d’arrestations de hauts cadres de l’administration, le nom de Landry Régis Laccruche Lelabou revient avec insistance dans les rumeurs et informations en rapport avec des détournements de deniers publics au sein de l’Oprag. Dans cet interview accordée à Gabonreview, le dirigeant a tenu à briser le silence.

Gabonreview : L’Oprag est-t-elle une mine d’or pour susciter une telle cabale contre son directeur général ?

Landry Régis Laccruche Lelabou : L’Oprag n’est pas une mine d’or comme on veut bien le penser, c’est une vue de l’esprit. L’Oprag est très influente, c’est vrai parce qu’elle détient un pouvoir économique dans le pays, qui dépend à plus de 90% de la voie maritime. En tant que patron des ports, nous avons une certaine influence, mais pas sur les plans économique et financier. Nous réalisons 14 milliards de chiffres d’affaires, qui sont absorbés par les investissements, le fonctionnement ou encore les salaires. Nous tournons avec une trésorerie maximale de 500-600 millions de francs CFA. Le véritable problème aujourd’hui est le délit de patronyme. Je me serai appelé Moussavou, que je n’aurai pas eu de problème. Actuellement, j’apparais aux yeux de certains comme le dernier des Mohicans qu’il faut abattre, parce que je m’appelle Laccruche.

Tout le monde sait que l’Oprag est ma maison. J’y ai passé plus de 24 ans, dont 14 ans à la capitainerie. J’ai fait mes classes ici, l’Oprag c’est comme mon bébé. Je ne peux permettre que l’on tue l’Oprag, car cela reviendrait à me tuer moi. Je compte prendre ma retraite ici, dans sept ans. Raison pour laquelle je me suis battu pour que les arriérés de cotisations soient versés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Rien que cette raison, je ne peux permettre de commettre des actions qui tueraient l’Oprag. Par ailleurs, les Gabonais comptent sur le port. En tuant l’Oprag, ce sont les Gabonais qu’on sacrifie sur l’autel des intérêts personnels. Et je refuse cette issue, car le port a servi les Gabonais pendant plus de 45 ans. Et c’est à ce travail que je m’attèle, car j’ai une responsabilité morale vis-à-vis des Gabonais, celle de les faire vivre à travers le port.

N’êtes-vous pas aussi victime des actions et réformes opérées au sein de l’Oprag, notamment sur le plan social ?

Je tiens à préciser que mes deux chefs sont le conseil d’administration et le ministère des Transports. Le conseil d’administration m’a demandé de ramener la sérénité dans l’entreprise en apaisant le climat social. Il m’a également été demandé d’apurer la dette vis-à-vis de la CNSS. Je me devais donc de régler ces questions. Le conseil d’administration m’a aussi fixé comme objectif, la formation du personnel. Certes c’est immatériel, mais cela à un coût dont le montant est contenu dans le budget voté par le conseil d’administration. Toutes mes actions sont prescrites par le conseil d’administration. Si l’on m’accuse d’avoir détourné de l’argent parce que j’ai payé la dette de la CNSS ou renforcer les capacités de la main d’œuvre de l’autorité portuaire, je dis qu’il faut chercher autre chose. Et si c’était à refaire, je le referai.

Je suis conscient qu’il y a actuellement une charia, un acharnement contre quelqu’un qui n’a rien fait à personne, qui s’évertue simplement à travailler. Tout ce que je fais, ce n’est pas pour moi, mais pour l’infrastructure portuaire et les Gabonais. Le chef de l’Etat a longtemps été PCA à l’Oprag, il connait mon travail et m’a d’ailleurs renouvelé sa confiance. Je pense être victime d’un procès d’intention, parce que je porte le nom de Laccruche. J’ai hérité du patronyme de mon père certes, mais en bon Bantou, je porte également le nom de Lelabou. Ce n’est pas parce que mon petit frère a eu des soucis, que je suis de près ou de loin mêlé à ses affaires. A mes détracteurs et tous les Gabonais, je dis ceci : laissez-moi travailler et vous me jugerez à la fin.

L’Oprag a récemment refusé d’accueillir en stage, des étudiants gabonais formés en RDC dans le domaine de la navigation…

Il faut établir les responsabilités de chacun. Le premier mal dans cette affaire est la direction générale de la Marine marchande, qui a mis en place un programme de bourses sans s’assurer qu’il y avait suffisamment de fonds et débouchés pour les étudiants après leur formation. Les étudiants dont il est question ici ont été formés dans le domaine de la navigation. Après leur formation, ces derniers étaient en quête d’un stage. La tutelle nous a adressé une correspondance, dans laquelle elle nous informait de l’envoi de stagiaires.

J’ai répondu au ministère des Transports que les proposés sont des navigants fluviaux. Comme l’indiquent leurs certificats, ils doivent naviguer et non pas être à terre, à la capitainerie du port d’Owendo. J’ai donc refusé d’accueillir ces stagiaires car la démarche n’est pas cohérente. La tutelle aurait été plus cohérente en envoyant les stagiaires à la Compagnie nationale de navigation intérieure (CNNII), par exemple. Par ailleurs, mon refus a été également motivé par la rémunération que devaient percevoir les stagiaires. Soit 600 000 francs CFA à raison de 15 stagiaires. Je suis resté sur ma position et l’affaire s’est arrêtée là.

Un conseil d’administration est prévu le 19 décembre…

Nous aurons huit points inscrits à l’ordre du jour. En plus de l’adoption de l’ordre du jour, nous aurons l’approbation du procès-verbal du conseil d’administration du 20 juin dernier. Il y aura également la cooptation des nouveaux administrateurs. Le quatrième point à l’ordre du jour portera sur la bonne marche de l’entreprise, avec trois sous points : les faits marquants, le rapport de gestion et les perspectives. Nous aurons également l’adoption et la validation du projet de chiffre d’affaire, le budget de fonctionnement et d’investissement. Nous terminerons avec les divers et résolutions, notamment.

Propos recueillis par Stevie Mounombou
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