Si plusieurs internautes avaient plutôt mal accueilli son idée d’une marche visant à «demander pardon» au président de la République pour les crimes économiques supposés avoir été commis par certains de ses jeunes collaborateurs, Jeff Moulengui précise à Gabonreview qu’il s’agit plus d’«une marche anticorruption» qu’une marche d’expiation des péchés de Brice Laccruche Alihanga et ses compagnons soupçonnés de malversations financières.
Une marche en direction de la présidence de la République qui devrait être suivie d’une tournée nationale, c’est l’idée pour la moins surprenante exprimée récemment dans un entretien à l’Agence gabonaise de presse (AGP) par Jeff Clio Moulengui. Si son idée a été mal accueillie, voire moquée par certains internautes, joint vendredi 13 décembre par Gabonreview, le jeune activiste pro-Ali Bongo a tenu à préciser le sens des deux actes qu’il entend mener dans quelques jours à Libreville puis à l’intérieur du pays.
«Il est vrai que j’ai invité récemment, sur les réseaux sociaux et par l’entremise de vos confrères, la jeunesse gabonaise à une marche dont l’un des objectifs était de demander pardon au président de la République pour les erreurs et les actes de haute trahison posés par certains de ses jeunes collaborateurs aujourd’hui aux prises avec la justice. C’est une tradition chez nous les Bantu, qui veut que lorsqu’un jeune a offensé un aîné, il lui demande des excuses. Seulement, contrairement à l’idée selon laquelle mon appel ne consistait qu’à cet acte de repentance, je me dois de préciser que ce n’est pas le cas. Il s’agit d’abord d’une marche que je qualifierais d’anticorruption», indique Jeff Clio Moulengui.
Pour le jeune activiste en effet la marche pour laquelle il sollicite l’adhésion de la jeunesse gabonaise vise à «évoquer franchement le phénomène de la corruption et des détournement de fonds publics qui impactent négativement le développement du pays». Aussi, le jeune activiste pro-Ali Bongo informe-t-il à Gabonreview que la marche vers la présidence de la République sera sanctionnée par un plaidoyer de la jeunesse contre diverses dérives observées dans la gestion de la chose publique ces dernières années, qu’il impute à certains compatriotes ayant bénéficié de la confiance du chef de l’Etat.
Une marche pour réclamer les droits des jeunes
S’il dit être conscient que son initiative est déjà perçue par certains comme un appel du pied pour l’obtention d’un éventuel poste au sein de la haute administration publique, Jeff Clio Moulengui assure qu’il n’en est rien.
«Mon initiative ne consiste pas à faire du léchage de bottes. Certains se souviendront d’ailleurs que, bien qu’étant un des soutiens d’Ali Bongo, je décriais déjà les actes de certains de ses collaborateurs, y compris son ex-directeur de cabinet M. Alihanga. Notre marche doit également être perçue comme une pratique révolutionnaire de la politique visant à réclamer le respect des droits des jeunes», se défend le jeune activiste.
La libération des jeunes opposants détenus au menu
Loin des excuses qui seront demandées à Ali Bongo à l’occasion de la future marche, son initiateur informe par ailleurs que le sujet des jeunes opposants détenus à Libreville et à l’intérieur du pays ne manquera pas d’être évoqué. «Nous appellerons dans notre plaidoyer à la libération des jeunes prisonniers politiques. C’est ça la démocratie. Il ne s’agit pas d’une initiative faite exclusivement pour les jeunes de la majorité ou pour ceux de l’opposition. La corruption, les détournement de fonds publics impactent tous les Gabonais», annonce le jeune soutien d’Ali Bongo qui dit avoir «des amis opposants», dont un est actuellement détenu à la prison de Lambaréné depuis plusieurs mois.