Actuellement incarcéré à la prison centrale de Libreville pour de graves infractions commises en 2017, Roland Désiré Aba’a Minko, ex-candidat de l’opposition à l’élection présidentielle, a félicité le fils du président Ali Bongo Ondimba pour sa nomination au poste de coordinateur des affaires présidentielles.
Dans un courrier adressé dimanche 8 décembre et signé de son porte-parole, Guy Arlain Nang Engo, Roland Désiré Aba’a Minko, un ancien candidat à la présidentielle de 2016, membre de l’opposition radicale, a adressé, depuis sa cellule de la prison centrale de Libreville, ses « sincères félicitations » au jeune coordinateur général des affaires présidentielles, nommé lors du conseil des ministres du 5 décembre dernier.
Dans son courrier, le président du mouvement GND va jusqu’à citer le mot du dramaturge et poète français du XVIIᵉ siècle, Pierre Corneille : « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ».
Pour rappel, Roland Désiré Aba’a Minko est détenu à la prison centrale de Libreville depuis juin 2017 suite à une série d’attaques visant plusieurs médias qu’il entendait contraindre à diffuser un message dans lequel il invitait le président Ali Bongo Ondimba à céder le pouvoir au profit de Jean Ping, dont Aba’a Minko est l’allié politique. Il est sous le coup de plusieurs chefs d’accusation, dont association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté intérieure de l’État, incitation à la révolte et diffusion de fausses nouvelles en vue de troubler la paix publique.
L’initiative de Roland Désiré Aba’a Minko, loin d’être isolée de ce bord-ci, montre le fractionnement de l’opposition, partagée sur la nomination de Nourredin Bongo Valentin comme sur d’autres sujets. Si certains l’ont critiquée avec virulence (Barro Chambrier, Myboto, Appel à agir), d’autres se sont montrés plus mesurés, voire bienveillant, à l’instar de Guy Nzouba-Ndama dont le parti, Les Démocrates, est le premier groupe d’opposition à l’Assemblée nationale, qui « ne souhaite pas participer à l’instruction d’un procès d’intention où la spéculation tient lieu de preuve. »