La nomination lors du Conseil des ministres du 5 décembre 2019 de Noureddin Bongo Valentin, par ailleurs fils aîné du président Ali Bongo Ondimba, au poste de Coordinateur Général des affaires présidentielles n’a pas fini de susciter des réactions au sein de la classe politique gabonaise. Si pour le porte parole de la présidence de la République Jessy Ella Ekogha, cette ascension semble justifiée, du côté de l’Union nationale (UN), le sentiment est tout autre. Pour cette formation politique de l’opposition, cette mesure individuelle démontre « la volonté de M. Ali Bongo Ondimba de passer la main à son fils Noureddin ». Nous publions intégralement le communiqué dudit parti fustigeant la promotion du fils du président de la République.
« Le jeudi 5 décembre dernier, à l’issue d’un Conseil des ministres tenu le même jour, l’Union Nationale a appris en même temps que le peuple gabonais, l’adoption par ledit conseil, d’un Décret portant création du poste de Coordinateur Général des affaires présidentielles et la nomination au dit poste, de Noureddin Bongo Valentin.
L’Union Nationale s’interroge sur l’opportunité de créer par un décret en totale violation de la Constitution, une situation d’exception inédite et inacceptable, conférant au titulaire du poste de Coordinateur Général des affaires présidentielles, les prérogatives d’assistant du Président de la République, dans la conduite de « TOUTES LES AFFAIRES DE L’ÉTAT » et de veiller à la « STRICTE APPLICATION » de ses décisions.
La nomination de M. Noureddin Bongo Valentin aux fonctions de coordinateur général des affaires présidentielles en application du décret portant création et fixant les attributions et les avantages du coordinateur général des affaires présidentielles, adopté le même jour jeudi 5 décembre 2019 par le conseil des ministres, pose problème principalement à deux niveaux.
1/ Ce décret disposant que le coordinateur général des affaires présidentielles assiste le président de la République dans LA CONDUITE DE TOUTES LES AFFAIRES DE L’ETAT ET VEILLE A LA STRICTE APPLICATION DE SES DECISIONS, permet à celui-ci d’influer et d’intervenir dans l’exercice de la fonction de président de la République fortement encadrée par la Constitution de la République. Or dans ce cadre, seul le vice-président de la République assiste le président de la République dans les conditions prévues par une loi organique y relative. Ce décret est en conséquence anticonstitutionnel. Il est nul et de nul effet.
2/ ce décret traduit manifestement la volonté de M.Ali Bongo Ondimba de passer la main à son fils Noureddin, convaincu depuis un peu plus d’un an de son incapacité à continuer de diriger la République Gabonaise. Malheureusement pour lui, ce passage autocratique et oligarchique de père en fils n’est pas de mise et acceptable dans une république démocratique. La voie constitutionnelle existe. C’est la déclaration de la vacance de la présidence de la République. Que les autorités compétentes la mettent en œuvre pour sauver la patrie.
Pour terminer, il convient de rappeler que le décret précité n’est pas à comparer avec celui pris, pour le même objet, le 10 mars 2003 par le président Omar Bongo Ondimba dans le cadre de l’Administration de la présidence de la République.