Le 18 décembre prochain se tiendra à Libreville un sommet extraordinaire décisif pour l’avenir de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale, une organisation sous-régionale dont le chef de l’Etat gabonais est le président en exercice.
Ali Bongo Ondimba a beau avoir été très actif en matière diplomatique ces derniers mois, recevant une vingtaine de chef d’Etat au Palais du Bord de mer entre mai et septembre derniers et multipliant au quotidien les coups de fil à ses homologues, il aura attendu à peine plus d’un an, le temps d’effacer l’essentiel des séquelles d’un AVC survenu le 24 octobre 2018, avant d’effectuer son grand retour sur la scène internationale.
Comme un symbole, ce come back, le numéro un gabonais a choisi de l’effectuer à domicile, à Libreville, la capitale, où il recevra le 18 décembre prochain les onze chefs d’Etat des pays de la sous-région. Pas un ne manquera à l’appel.
Et pour cause, ce sommet « extraordinaire » est tout sauf anodin. Il constitue l’épilogue d’un processus amorcé en 2015 à N’Djamena (Tchad) lors d’un sommet au cours duquel les leaders de la CEEAC avaient manifesté leur ambition de réformer en profondeur cette organisation, réputée pour ses lourdeurs administratives. Ils avaient alors mandaté leur homologue gabonais, Ali Bongo Ondimba, pour mener à bien cette tâche.
Une petite révolution à l’échelle de l’Afrique centrale
La grand-messe du 18 décembre prochain a ainsi vocation à entériner plusieurs projets de textes relatifs notamment au cadre organique de la CEEAC. L’institution sous-régionale devrait être désormais dotée d’une commission en lieu et place d’un secrétariat général. Ses pouvoirs seront plus étendus, faisant d’elle une entité proactive. Les chefs d’État plancheront également sur le règlement financier, le statut des personnels et l’insertion du Copax au sein de l’architecture institutionnelle de la CEEAC.
Pour l’Afrique centrale, qui continue d’accuser un retard en termes d’intégration par rapport à d’autres ensembles sous-régionaux (EAC, SADC, CEDEAO…) perçus comme plus dynamiques, il s’agit ni plus ni moins que d’une petite révolution.