Le nouveau Porte-parole de la présidence de la République, Jessye Ella Ekogha, a eu son “baptême du feu”, le 6 décembre, à travers une première rencontre avec les hommes et femmes des médias pour commenter l’actualité. Moins prolixe que son prédécesseur, la nouvelle voix du palais du bord de mer a abordé plusieurs sujets parmi lesquels l’opération anti-corruption en cours dans le pays et la nomination de Noureddin Bongo Valentin.
Nommé au poste de porte-parole de la présidence de la République, à l’issue du Conseil des ministres du 5 décembre, Jessye Ella Ekogha n’a pas perdu de temps pour se mettre à l’ouvrage. Il a entretenu, moins de 24 heures après sa promotion, la presse sur plusieurs sujets d’actualité.
L’opération anti-corruption en cours dans le pays a notamment meublé cette première sortie du porte-parole. Selon ce dernier, «cette opération est menée sous l’autorité du procureur de la République de Libreville qui veille au respect scrupuleux des règles de procédure dans le cadre de cette enquête». «Je rappellerai que des noms ont été cités en particulier dans la presse, mais que toutes ces personnes bénéficient de la présomption d’innocence. Toutefois, les soupçons qui pèsent manifestement sur elles semblent être particulièrement graves», a-t-il déclaré.
Invoquant la séparation des pouvoirs, il n’a pas voulu en dire davantage sur cette actualité qui défraie la chronique tant au niveau national qu’international. «C’est une prérogative du procureur de la République de Libreville sous l’autorité duquel est placé l’enquête», a-t-il réaffirmé, insistant par ailleurs sur le fait que le président Ali Bongo a indiqué le 8 juin dernier, qu’«il est capital pour notre nation d’en finir une fois pour toutes avec la corruption qui gangrène nos institutions».
Nomination de Nourredin
S’exprimant sur des questions institutionnelles, le porte-parole a évoqué notamment le «changement de gouvernement» le 2 décembre dernier alors que le Premier ministre et son gouvernement n’avaient pas préalablement démissionné. «Je parle bien de changement et non de remaniement car la composition de la nouvelle équipe gouvernementale a été très largement revue», a-t-il dit, ajoutant que «le chef de l’Etat veut agir vite et créer les conditions d’une plus grande efficacité de l’action gouvernementale».
Pour lui, le président entend que «la nouvelle équipe gouvernementale soit composée de femmes et d’hommes à la fois intègres et loyaux. Bref, le Président de la République veut de l’efficacité et de l’exemplarité. C’est ce qui caractérise ce nouveau gouvernement».
La nomination, à la fonction de Coordinateur général des affaires présidentielles de Noureddin Bongo Valentin, lors du 10e Conseil des ministres de cette année, fait également couler encre et salive. A ce propos, Jessye Ella Ekogha précise que la nomination d’un fils de président n’est pas la première du genre qu’il soit. «Au Gabon, par le passé, on a déjà connu une telle situation», a-t-il dit, soulignant que «ce poste a été initialement créé par décret du 10 mars 2003 sous la présidence d’Omar Bongo Ondimba qui avait pour premier ministre à l’époque Jean-François Ntoutoume Emane». Il a également pris l’exemple du président des Etats-Unis, Donald Trump, qui a pour principaux collaborateurs sa fille, Ivanka Trump, et son neveu, Jared Kurchner.
Toutefois, le porte-parole assure que «M. Noureddin Bongo Valentin a été nommé sur la base de ses compétences et de la confiance du chef de l’Etat». Déclinant sa biographie, il a indiqué qu’il est diplômé de deux des établissements les plus prestigieux au monde : l’Eton College, l’Institut d’études orientales et africaines, la London School of Economics, notamment. Ce fils de président qui sera désormais la deuxième personnalité du palais, a également été directeur général d’Olam Gabon.
Sommet des chef d’Etat de la CEEAC
Le nouveau porte-parole a également abordé les problèmes d’inondations pour lesquels le chef de l’Etat demande des solutions d’urgence et concrètes, mais aussi la Cop25 qui se déroule en Espagne où le Gabon qui préside le Comité des chefs d’État africains sur le changement climatique (CAHOSCC), se fera entendre par la voix de son ministre des Eaux et forêts. Le prochain Sommet extraordinaires des chefs d’Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), le 18 décembre à Libreville a également été évoqué lors de cette conférence de presse. Jessye Ella Ekogha a indiqué qu’à cette occasion, les onze chefs d’Etat des pays de la sous-région seront présents. «Ce sommet s’annonce cruciale pour l’avenir de l’Afrique centrale. Il s’agira en effet d’adopter les mesures permettant de renforcer l’intégration sous régionale», a déclaré le porte-parole de la présidence de la République.