C’est ce qu’indique La Lettre du Continent dans sa dernière livraison parue ce mercredi, détaillant le mécanisme de ce qui s’apparente à un système de détournement de fonds.
La redevance minière proportionnelle serait au cœur des interrogatoires dans le cadre de la vaste enquête anti-corruption en cours au Gabon. C’est ce qu’indique La Lettre du Continent dans dernière édition sortie ce mercredi.
La possibilité de l’acquitter en nature par les opérateurs, décidés par le ministre du Pétrole d’alors, Noël Mboumba, mi-octobre dernier, avait été annulée par le même ministre cinq semaines plus tard à peine, le 25 novembre.
Concrètement, les compagnies minières et pétrolières pouvaient payer leur impôt en affectant du brut à l’Etat gabonais via la Goc ou la Sem qui devaient le revendre sur le marché et reverser les bénéfices au Trésor public. La Goc devait notamment hériter de 600 000 barils par mois, ce qui représenterait 35 millions de dollars par mois (un peu plus de 20 milliards de francs CFA).
Les enquêteurs soupçonneraient manifestement la mise en place d’un mécanisme de détournement de fonds. Raison pour laquelle ils ont interrogés les principaux protagonistes dans cette affaire.
A la fois, les ex-directeurs des organismes bénéficiaires in fine de la RMP – François Engonga Owono, ancien directeur de la Caisse de pensions et des prestations familiales (CPPF), Renaud Allogho Akoué, ex-directeur de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs) – comme les ex-patrons des entreprises publiques qui devaient revendre les contributions en nature, c’est à dire en minerai et en pétrole brut, acquittées par les sociétés étrangères – Ismaël Ondias Souna, ancien directeur général de la Société équatoriale des mines (Sem) et Patrichi Christian Tanasa ex-ADG de Gabon oil company (Goc).
Toutes ces personnes ont été ces derniers jours interpellés, puis placées en garde à vue avant de faire l’objet d’un mandat de dépôt.
Lundi 2 décembre, c’était au tour de Noël Mboumba d’être écarté du gouvernement. Le soir même, le désormais ex-ministre des Hydrocarbures, a été auditionné par les services de la DGR. Comme toutes les personnes mises en cause dans cette affaire, il est lui aussi un proche de l’ex-directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba, Brice Laccruche Alihanga.