C’est par le biais d’un point de presse tenu ce samedi 30 novembre 2019 à Libreville que la Confédération syndicale Dynamique Unitaire s’est exprimée sur l’actualité ambiante du pays. Le syndicat est revenu avec acuité sur l’affaire des malversations financières impliquant les hauts commis de l’Etat, non sans pointer du doigt la responsabilité du Premier ministre Julien Nkoghe Bekale, à qui ils ont intimé l’ordre de démissionner.
La Confédération syndicale Dynamique Unitaire n’est y pas allée de main morte. Dans son adresse à la presse ce samedi 30 novembre 2019, elle est revenue avec insistance sur les interpellations des hauts cadres de l’Etat impliqués dans un scandal financier sans précédent. Donnant son avis sur la question, DU a estimé que « l’Opération Scorpion » lancée depuis novembre 2019, est un autre polar de mauvais goût d’une ampleur sans précédent, mêlant scandales politico-financiers et judiciaires qui impliquent : la haute administration, les magistrats, les grands dirigeants d’entreprises, les membres du gouvernement et les élus nationaux et locaux ».
Par conséquent, l’organisation syndicale dirigée par Jean Rémy Yama a déploré cette situation en précisant toutefois que Le Gabon est coutumier du fait. Les scandales financiers font partie de sa tradition. Il s’est installé en mode de gouvernance et s’est perpétué de génération en génération. « L’Opération Scorpion » met en lumière une vaste opération de braquage de l’Etat gabonais par un groupe d’individus à des fins d’enrichissement illicite, perpétuant ainsi la tradition séculaire de détournements de fonds publics par l’élite politique au pouvoir », pouvait-on lire.
Surprise ensuite par la communication gouvernementale qui évoque sans cesse et à tue-tête que le Gabon traverse une puissante crise financière, la Confédération syndicale Dynamique Unitaire s’est interrogée sur l’incohérence entre ce message et la réalité des faits. « La gravité du scandale impose qu’on s’interroge tant soit peu : le Gabon est-il véritablement en situation de crise économique et financière ? A combien s’élèvent les sommes d’argent spoliées à l’Etat ? Quels sont les enjeux et objectifs du déploiement brusque de cette opération judiciaire exceptionnelle aux allures d’une diversion ? Le gouvernement peut-il certifier qu’il est en mesure de recouvrir les sommes d’argent spoliées? ».
A la lumière de tous ces éléments, consciente de ce qu’une telle OPA sur les finances publiques n’aurait pu se faire sans que les gouvernants ne soient informés, notifiés ou alertés, la Confédération Syndicale Dynamique Unitaire s’est prononcée pour « la démission immédiate du Premier Ministre Julien Nkoghe Bekale ».