Depuis, le début du mois de novembre des inondations ont frappé certaines localités, dont Lambaréné, le chef-lieu du Moyen-Ogooué dans le centre-ouest du pays.
Message reçu cinq sur cinq. Nuitamment, ce mardi, le président Ali Bongo Ondimba tapait du poing sur la table et manifestait son impatience vis-à-vis du gouvernement jusque sur les réseaux sociaux. Face à l’urgence de la situation, le numéro un gabonais ne pouvait manifestement plus attendre.
« La situation de nos compatriotes de Ndjolé et Lambaréné du fait d’inondations exceptionnelles est préoccupante. J’ai donc donné instruction au gouvernement de se rendre sur place pour venir en aide à ces sinistrés pour certains en détresse sociale. Une solution rapide sera trouvée », avait alors écrit Ali Bongo Ondimba sur son compte Twitter.
Le message, pour policé qu’il soit, n’en était pas moins ferme. Selon certains de ses proches, Ali Bongo Ondimba aurait été furieux de constater le peu de réaction du gouvernement face à cette catastrophe (lire notre article).
Julien Nkgohe Bekalé, le doigt sur la couture du pantalon
Il n’en fallait pas moins que le lendemain matin, le chef du gouvernement lui-même, Julien Nkgohe Bekalé, le doigt sur la couture du pantalon, fasse, toute séance tenante, le clair dans son agenda afin de pouvoir se rendre au plus vite au chevet des sinistrés.
C’est chose faite aujourd’hui. « Le premier ministre Julien Nkoghe Bekalé se rend ce vendredi 29 novembre, sur instruction du président de la République, Ali Bongo Ondimba, dans les villes de Lambaréné et Ndjolé afin de venir en aide aux sinistrés suite aux pluies diluviennes qui se sont abattues dans ces localités », a annoncé le compte Twitter du gouvernement.
Reprise en main
Pour ce proche du Palais du Bord de mer, cette visite devrait déboucher sur un travail de long terme. « Le chef de l’Etat veut un plan de prévention afin que ces inondations, si elles se reproduisent, ne provoquent pas autant de dégât. Il souhaite que le problème soit traité à la racine. Il faut notamment se saisir de la question de l’urbanisation anarchique en zone inondable qui ne fait qu’empirer le problème », explique-t-il en rappelant qu’à la demande du chef de l’Etat, peu avant la mi-novembre, 2 000 familles victimes d’inondations, dans le Moyen-Ogooué mais aussi dans la Ngounié (), ont reçu du gouvernement une enveloppe 500 millions de francs CFA.
Cet épisode illustre la reprise en main des commandes du pays par Ali Bongo Ondimba qui avait été contraint de déléguer une partie de ses prérogatives suite à un AVC en octobre 2018.