C’est l’une des décisions les plus commentées de la session extraordinaire du Conseil supérieur de la magistrature présidée ce vendredi 22 novembre à Libreville par le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba.
Il n’aura passé que 16 mois comme procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville. Ce vendredi, Olivier N’Zahou a été demis de ses fonctions à l’issue d’une session extraordinaire du Conseil supérieur de la magistrature tenu vendredi. Le magistrat a été « promu » au poste d’avocat général à la Cour d’appel judiciaire de Franceville.
Olivier N’Zahou est remplacé à son poste par André-Patrick Roponat qui occupait jusqu’à ce jour des fonctions similaires à Port-Gentil. Un magistrat très expérimenté, connu pour son extrême rigueur dans le milieu de la magistrature, ainsi que pour son pointillisme dans le respect des règles de procédure.
Il s’agit d’un des 25 mouvements décidés ce jour au sein de la magistrature. Celui-ci intervient alors que des auditions d’anciens cadres de l’administration publique et parapublique soupçonnés de corruption et de blanchiment d’argent sont en cours et qu’il revient au Procureur de la République de conduire ces enquêtes.
« En la circonstance, il faut un magistrat ferme et déterminé. Il ne peut y avoir de mollesse dans la lutte contre la corruption », explique une source au sein de la magistrature qui pointe du doigt dans cette affaire la communication à la fois tardive (ce lundi seulement alors que les premières auditions d’ex-cadres publiques avaient eu lieu plus d’une semaine auparavant) et cursive de l’ex-procureur de la République.
Un véritable tournant dans la lutte anti-corruption au Gabon
Ce vendredi, lors de la session extraordinaire du CSM, le président de la République a « rappelé la nécessité d’intensifier la lutte contre la corruption », rapporte le communiqué du secrétariat général du ministère de l’Intérieur et de la Justice. Aussi, a-t-il « fermement engagé le gouvernement et invité les magistrats à inscrire résolument leur action dans ce sens », complète celui-ci.
La preuve qu’il s’agit bien, non d’une opération de communication comme certains ont tenté de la caricaturer, mais d’une lame de fond. Un véritable tournant dans la lutte anti-corruption au Gabon.