Dénonçant le comportement aux antipodes de l’éthique syndicale de leurs collègues de la Confédération des syndicats des régies financières (Cosyref), l’Intersyndicale des Régies financières et le groupement syndical G23, se sont démarqués de cette position en appelant,le 19 novembre, les leaders syndicaux des régies financières à dialoguer avec la tutelle.
Les agents des Régies financières attendent toujours des réponses favorables à leurs revendications. Au cours d’un point de presse, le 19 novembre, l’Intersyndicale des régies financières et le Groupement syndical G23 ont estimé qu’après 5 mois d’observation et d’attente, «l’heure a sonné pour agir face à l’absence de réponses» concrètes. Composées du Syndicat des professionnels des Impôts (Spi), celui des agents des Douanes (Snad), des agents du Trésor (Snat), des agents de l’administration de la Concurrence et de la consommation (Synacc), des agents de l’Agence judiciaire de l’État (SAAJE), des agents des administrations de la Statistique et de l’Économie (Synass-Economie) et du syndicat modèle de l’Économie gabonaise (Symega-DGEPF), les deux centrales ont à juste titre lancé, le 4 novembre, des appels à mobilisation traduits par des assemblées générales aboutissant dans certains au déclenchement des mouvements de grève.
Pour calmer cette tension sociale, a fait savoir le porte-parole des deux centrales, le ministre de l’Économie et des Finances a rencontré le 13 novembre, «les leaders syndicaux responsables». «Les partenaires sociaux ont présenté au ministre leurs revendications. En dehors des points qui constituent le socle commun de leur plateforme revendicative, les points d’ordre sectoriel ont aussi été abordés», a déclaré Judicaël Mbadinga, président du Symega. Au nombre des points communs, la régularisation des situations administratives de 600 agents stagiaires actuellement en grève au ministère de l’Économie et des Finances, l’harmonisation des grilles relatives à la prime de performance budgétaire (PPB), l’examen du cadre juridique et l’absence d’un cadre de dialogue formel. À la suite des échanges, les syndicalistes ont obtenu la prise d’un arrêté instituant un cadre formel du dialogue social, le traitement des points spécifiques à chaque administration et la signature du cadrage le 15 de chaque mois pour mettre un terme au retard de paiement de la PPB.
La Cosyref mise au pilori
Assurant que le ministre des Finances a affiché un «esprit d’ouverture», l’Intersyndicale et le G23 ont annoncé qu’ils s’inscrivent dans «la démarche positive et constructive du ministre de l’Économie et des Finances, mettant en place un cadre formel de dialogue social entre l’administration et les partenaires sociaux». Dans cette optique, ils ont appelé les leaders syndicaux des régies financières à «rejoindre la table de discussion pour engager un dialogue franc et sans tabous» et se sont démarqués de la Confédération des syndicats des régies financières (Cosyref) qui appelle à la démission de Roger Owono Mba.
«Nous condamnons avec fermeté, le comportement aux antipodes de l’éthique syndicale de certains leaders syndicaux des régies financières qui visent à réclamer la démission d’un ministre», a prononcé le porte parole de l’Intersyndicale et le G23 qui disent se démarquer de «ce type de comportements politiques et politiciens qui n’ont rien à voir avec des revendications d’ordre syndical». Dans la même veine, ils ont invité leurs adhérents et sympathisants à «rester vigilants et de s’abstenir de prendre part à tout type de manifestation organisée par de telles structures ayant pour but de créer le trouble et la confusion dans l’administration».
Les syndicalistes qui ont indiqué qu’ils communiqueront sur les avancées ou non de leurs revendications, ont pour prévenir un éventuel débat sur leur sortie, dénoncé «toute tentative de récupération des fins politiques, des mouvements syndicaux organisés par l’Intersyndicale des régies financières et le groupement syndical G23». Pendant ce temps au ministère des Finances, la Cosyref poursuivait son “show“.