S’achemine-t-on vers des procès pour corruption et blanchiment d’argent ? Olivier N’Zahou a confirmé les rumeurs sur les arrestations de plusieurs responsables de l’administration publique et parapublique proches de l’ex-directeur de cabinet d’Ali Bongo. Ils sont soupçonnés de corruption et de blanchiment d’argent.
On en sait un peu plus sur les motifs d’interpellations et d’arrestations, depuis la semaine écoulée, de certains responsables des administrations. Le 18 novembre, sur le plateau de Gabon 1ère, le procureur de la République Olivier N’Zahou a affirmé que «suite à des informations précises et graves», le parquet de la République a ouvert une série d’enquêtes. «Ces investigations portent sur des soupçons de corruption et de blanchiment de grande envergure pouvant impliquer des agents publics et des sociétés privées», a-t-il déclaré. Selon ce dernier, dans le cadre de ces enquêtes, «plusieurs responsables relevant des administrations publiques, parapubliques et des établissements bancaires ont été interpellés et certains d’entre eux sont présentement gardés à vue, et ce conformément aux dispositions des articles 38, 40, 56, 66 du nouveau Code de procédure pénale, et 506 du nouveau Code pénal».
S’il n’a rien dit sur les identités des personnes impliquées, plusieurs personnalités ont été interpellées au lendemain de leur limogeage, intervenu lors du Conseil des ministres du 7 novembre. Après l’interpellation de l’ancien directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociales (CNAMGS), Renaud Allogho Akoue, et de l’ex-directeur général de la Société équatoriale des mines (Sem), Ismaël Ondias Souna, plusieurs cadres seraient dans les rets de la Justice.
Vers le procès du système BLA
Parmi ceux-ci, soutiennent des sources concordantes, figurent le directeur général de la Caisse de dépôt et consignation (CDC), Hermann Nzoundou Bignoumba, l’ancien directeur général de Gabon oil compagnie (Goc), Patrichi Tanasa Mbadinga, son conseiller, Lionel Diambou, l’ancien directeur général adjoint de Gabon oil marketing (Gom), Jérémy Ayong Julien, l’ex-directeur administratif et financier de l’Office des ports et rades du Gabon (Oprag),Engongah Ovono,
La sortie d’Olivier N’Zahou suggère que la procédure est officiellement engagée. Selon l’article 506 du nouveau Code pénal brandi par le procureur de la République, les mis en cause pourraient être punis «de la peine de 20 ans de réclusion criminelle et à plus de 100 millions de francs CFA d’amende au plus». L’on achemine peut-être vers du procès du «système BLA», au regard de la proximité des personnes interpellées et l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo, Brice Laccruche Alihanga (BLA).