Le président du Mouvement alternance en marche (MAM) a appelé, le 15 novembre, à l’éviction du Premier ministre à qui il reproche d’avoir manqué de courage pour arrêter la récente tournée dite “républicaine” de Brice Laccruche Alihanga, l’ex-directeur de cabinet du président de la République. Comme alternative, Abel Mbombe a suggéré la constitution d’un gouvernement de «restauration».
Depuis sa nomination à la tête du gouvernement en janvier dernier, Julien Nkoghe Bekale n’a jamais convaincu Abel Mbombe. Le président du Mouvement alternance en marche (MAM) a clairement appelé à son éviction ce 15 novembre à la faveur d’une conférence de presse. Il reproche au Premier ministre d’avoir manqué de courage pour arrêter la tournée de Brice Laccruche Alihanga, dont il s’est réjoui du limogeage.
«Le Gabon a traversé une période tumultueuse. Le Premier ministre n’a pris aucune responsabilité pendant que le directeur de cabinet d’Ali Bongo s’était arrogé les pouvoirs de faire le tour du Gabon, alors que le président de la République n’a jamais informé les Gabonais, lors du discours à la nation du 17 août, qu’il enverrait un messager à travers le pays. Nous ne comprenons pas pourquoi toute l’administration gabonaise s’était soumise à ce monsieur dans toute la République», a regretté le président du MAM.
Pour Abel Mbombe, Julien Nkoghe Bekale aurait pu «prendre ses responsabilités pour arrêter ce cirque.» D’autant plus que, relève le président du MAM, «le chef du gouvernement, en plus d’être investi du pourvoir, avait reçu le vote de confiance des députés à la majorité absolue lors de la déclaration de politique générale».
À la suite de son constat, Abel Mbombe a conclu que «Julien Nkoghe Bekale et ses ministres sont des incapables. Il faut qu’ils bougent».
L’ancien candidat à la présidentielle de 2016 reproche également au Premier ministre le manque d’une feuille de route claire. «Julien Nkoghe Bekale et son équipe font du pilotage à vue. Depuis sa nomination, ce monsieur n’a même pas pu bitumer l’axe pk23-Ntoum d’où il est originaire, ne serait-ce que par fierté. Que retiendra-t-on de lui s’il arrivait à partir aujourd’hui ? Rien !» a-t-il lancé.
Pour Abel Mbombe, l’alternative à l’équipe Julien Nkoghe reste la «nomination par Ali Bongo, d’un nouveau Premier ministre et la constitution d’un gouvernement de Restauration».
Composé de la majorité, l’opposition et la société civile, ce gouvernent, précise le président du MAM, permettrait «l’équilibre démocratique».
«Nous ne pouvons plus être spectateurs de la déliquescence du pays. Nous ne pouvons plus nous contenter de voir des gens croupir dans la misère. Le Gabon a besoin de se reprendre. Si on peut avoir besoin de moi pour redresser ce pays, je puis rassurer que je ne serai pas le dernier», a lancé Abel Mbombe.