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France – Gabon : Polémique au sujet de la participation d’une activiste gabonaise au Paris Peace Forum
Publié le jeudi 14 novembre 2019  |  LaLibreville.com
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© Gabon Review par DR
Quelques drapeaux hissés à la place de l’indépendance
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Invitée lors du Sommet Russie Afrique de Sotchi fin octobre dernier, Laurence Ndong s’était illustrée par ses propos controversés, d’une étonnante mansuétude à l’égard du bilan de Vladimir Poutine en matière de droits de l’Homme, et d’une grande virulence à l’encontre de la France, pourtant son pays d’accueil.

« Aujourd’hui (mercredi 13 novembre, NDLR) à 15h00, j’animerai une discussion au Forum de Paris sur la Paix 2019, au braindate e180labs », a fièrement annoncé sur Facebook et Twitter, Laurence Ndong. L’activiste gabonaise, férue de réseaux sociaux, y parlera, dit-elle, du « déficit de démocratie en Afrique francophone et (de) ses conséquences sur le développement. »

L’information serait sans doute passée inaperçue si Mme Ndong, dont la notoriété ne va pas aujourd’hui au-delà de la frange la plus politisée de la diaspora gabonaise à Paris, ne s’était pas illustrée il y a deux semaines à peine lors du premier Sommet Russie – Afrique de Sotchi (23 au 25 octobre). Un événement au cour duquel l’ex-porte-parole de Jean Ping en France lors de l’élection présidentielle gabonaise de 2016 a tenu à la tribune des propos particulièrement virulents contre la France, reprenant presque textuellement l’argumentaire exposé peu avant par le président Vladimir Poutine, tout en faisant preuve d’une étonnante mansuétude à l’endroit de la Russie en matière de droits de l’Homme (lire nos articles ici et ici).

L’attitude de Laurence Ndong, qui se pique sur les réseaux sociaux, son champ de prédilection, de défendre les droits de l’Homme et la démocratie en Afrique, avait heurté jusqu’à ses proches. L’essayiste gabonais Marc Mve Bekalé, très respecté au sein de la diaspora et peu suspect d’accointances avec le pouvoir gabonais, s’était fendu d’une lettre tranchante à son endroit dans laquelle il rappelait ce principe : « Oppression Anywhere is Oppression everywhere (…) Il ne faut point discriminer l’oppression » (lire notre article).

A la critique du deux poids deux mesures était venu aussitôt s’y greffer une autre : celle de l’ingratitude. Sans doute pour mieux faire briller l’étoile de la Russie en Afrique, Mme Ndong s’était employée avec application à faire pâlir celle de la France, qui est pourtant son pays d’accueil. Une attitude qui avait eu le don d’agacer au sein du très feutré Quai d’Orsay, le ministère français des Affaires étrangères. « Il faut être cohérent. On ne peut passer son temps à critiquer les pays africains sur les droits de l’Homme et encenser la Russie de M. Poutine. En outre, c’est faire preuve d’une grande ingratitude que de dénigrer ainsi la France, le pays qui l’a accueilli et où elle fait ses études payées par la collectivité », avait confié, mi-désolé mi outré, un diplomate français à La Libreville.

La France se tire une balle dans le pied

Ces derniers jours, nombreux ont été ceux sur les réseaux sociaux à dire leur incompréhension quant à la participation de Laurence Ndong au Paris Peace Forum. Du côté de l’organisation, on tente de minimiser la portée de cette invitation. « Il ne s’agit pas du Paris Peace Forum en tant que tel, mais de ce qu’on appelle un side event, un événement organisé en marge du Forum », tente de justifier un responsable de la communication. Reste que le mal est fait. Sur les réseaux sociaux, Mme Ndong joue de l’ambiguïté pour laisser croire qu’elle est bel et bien invitée du Paris Peace Forum.

Quoi qu’il en soit, cette initiative interpelle et en laisse plus d’un pantois, à l’instar de ce diplomate en poste à Libreville. « Il y a tellement d’invités dans ces forums que peut-être les organisateurs n’ont pas pris la peine de ‘scanner‘ tous les participants. Mais il est vrai qu’une personne qui tient des propos aussi virulents et sans nuances contre la France à qui l’on donne une tribune en France (blanc…), vraiment, je ne comprends pas sauf à vouloir se tirer une balle dans le pied », éructe le diplomate. Manifestement, il n’est pas le seul à s’interroger.
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