En mettant fin aux fonctions de directeur de cabinet Brice Laccruche Alihanga, Ali Bongo a ravivé le sourire de certains comme Abel Mbombe Nzondou qui estime cependant que le chef de l’État doit aller plus loin, en rencontrant les leaders des partis politiques et des mouvements associatifs.
Le limogeage de Brice Laccruche Alihanga (BLA) du palais présidentiel reste très commenté par l’opinion. «Sa sortie du cabinet du président de la République démontre que le président est encore lucide et sensible au respect des actes républicains», a déclaré Abel Mbombe Nzondou, président du Mouvement alternance en marche (Mam). Nommé au poste de directeur de cabinet (dircab) du président de la République en août 2017, Brice Laccruche Alihanga a petit à petit focalisé l’attention avant de cristalliser inquiétudes et animosité, peu après l’accident vasculaire cérébral (AVC) du chef de l’État. L’affaiblissement d’Ali Bongo a permis à BLA de s’arroger des prérogatives hors normes et de mettre la haute administration en coupes réglées. À l’issue de sa tournée républicaine dans les 9 provinces du pays, Brice Laccruche Alihanga est apparu comme le chef de la nouvelle équipe au pouvoir, piétinant au passage le pouvoir du Premier ministre.
Un dircab au pouvoir très étendu qui aurait fini par contrarier Ali Bongo qui s’attellerait à «fixer les limites et rééquilibrer les forces au sein de son entourage» cisaillé depuis son AVC. C’est donc à juste titre que son limogeage du cabinet présidentiel ravive le sourire de certains qui l’accusaient de diriger le Gabon «par procuration», «de tailler l’administration publique à son goût et de faire main basse sur l’économie du pays». «Je voudrais saluer la décision du président de la République qui a entendu la voix du peuple. Car, dans une récente intervention, j’avais dénoncé la tournée du directeur de cabinet qui était illégitime et humiliante pour le peuple gabonais», a déclaré Abel Mbombe Nzondou. Pour lui, Ali Bongo a prouvé qu’il écoutait le peuple qui regardait «impuissant l’honneur et la dignité de la République bafoués par l’ancien directeur de cabinet Brice Laccruche Alihanga».
Abel Mbombe Nzondou souhaite qu’Ali Bongo reçoive les leaders des partis politiques et des mouvements associatifs. Pour lui, il ne s’agira plus d’expertiser les capacités d’Ali Bono à gouverner, mais de «discuter des problèmes socioéconomiques de la Nation», afin de remettre le pays sur les rails. Un appel au dialogue qui devrait se faire en toute «lucidité», mais qui n’est cependant pas du goût de tous.