En discussion à l’Assemblée nationale, le projet de loi de finances 2020 laisse transparaitre des disparités au niveau des prévisions relatives aux dépenses d’investissement. Evaluées à environ 238,5 milliards de francs CFA, ces dépenses ont été minimisées contrairement aux prévisions de départ.
La maîtrise des dépenses courantes figure parmi les priorités phares du projet de loi de finances 2020 actuellement en discussion à l’Assemblée nationale, qui poursuit selon le Gouvernement, les réformes en cours conformément au Plan de relance de l’économie (PRE). Le Gouvernement entend en effet maximiser sur la maitrise de ces dépenses pour dégager des marges et financer l’investissement. Ce qui explique l’augmentation du budget dédié aux dépenses d’investissements qui s’établirait à 513,2 milliards de francs CFA dans la loi de finances 2020, contre 381 milliards de francs CFA dans la loi de finances 2019.
Le Fonds d’initiative départementale (FID) promis par le président de la République, Ali Bongo Ondimba, il y a quelques années pour accélérer le développement des départements, le Schéma directeur national d’infrastructures (SDNI) et la Stratégie d’investissement humain du Gabon (SIHG) sont les projets phares qui capteront ces fonds pour un montant global d’environ 238,5 milliards de francs CFA selon les prévisions de la loi de finances 2020. Le financement du Schéma directeur national d’infrastructures, nécessitera 110,8 milliards francs CFA qui seront principalement consacrés aux travaux routiers, notamment le financement de la Transgabonaise, les voiries de Libreville, la route Farasol-Mbéga, etc. Environ 34 milliards de francs CFA seront destinés au financement de projets d’accès aux services de base (eau et électricité) et 27,1 milliards de francs CFA pour la réhabilitation du Transgabonais.
Quant à la Stratégie d’Investissement Humain du Gabon, 127,7 milliards francs CFA seront destinés à l’éducation, notamment la réhabilitation des universités, des écoles et lycées, la construction des lycées, collèges et centres de formation professionnelle. La santé de son coté mobilisera plus de 14,1 milliards francs CFA pour le renforcement des structures sanitaires, la réhabilitation et l’équipement des hôpitaux dans les capitales provinciale et départementale. Bémol, en compilant les différentes affectations financières dédiées au développement des projets au niveau rural et dans les domaines des routes, de l’éducation et de la santé pour l’année 2020, cela représentent 361,7 milliards de francs CFA contre environ 238,5 milliards de francs CFA préalablement prévus. Ce qui représente un surplus de 123,2 milliards de francs CFA. Ce qui est en déphasage avec les prévisions de départ.
En outre, les dépenses globales d’investissement s’établiraient selon la même loi, à 513,2 milliards de francs CFA. En effectuant une différence avec le résultat obtenu en cumulant les besoins financiers dédiés au FID, SDNI et SHIG, on constate là également, une marge de 151,5 milliards de francs CFA dont l’affectation n’a pas été détaillée. A quoi servira cet argent ? Si l’on peut reconnaitre le role centrale de l’investissement dans la création d’emploi et la relance de l’économie, surtout dans le contexte national difficile, la transparence doit prévaloir dans l’élaboration des politiques publiques. Comment donc comprendre ces manquements ? Simple omission ou erreur de prévision, ces incohérences devraient amener les autorités à revoir leur copie surtout que l’Assemblée nationale scrute cette loi depuis quelques jours.