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Nouveau coup dur pour l’ex-leader de l’opposition au Gabon : Frédéric Massavala annonce sa rupture définitive avec Jean Pïng
Publié le dimanche 10 novembre 2019  |  LaLibreville.com
Frédéric
© Autre presse par DR
Frédéric Massavala Maboumba a démissioné du PDG, le 17 janvier 2016 à Libreville.
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L’ex-candidat unique de l’opposition voit ses soutiens le quitter les uns après les autres.

La rupture est sèche et définitive. A l’occasion d’une conférence de presse à l’hôtel Triomphal de Libreville ce samedi 9 novembre, Frédéric Massavala Maboumba, a réaffirmé son appartenance à la Coalition pour la nouvelle République (CNR), dont il est toujours le porte-parole, mais a annoncé prendre ses distances avec Jean Ping dont « la stratégie de revendiquer la victoire lors de l’élection présidentielle de 2016 mène l’opposition droit dans le mur », a-t-il déclaré.

M. Massavala Maboumba a par ailleurs raillé les dernières prises de parole de Jean Ping qui, selon lui, n’offre aucune solution alternative aux Gabonais. « Cela ne sert à rien de dénoncer en permanence. Encore faut-il que nous ayons quelque chose de crédible à proposer à nos concitoyens », a-t-il tonné.

Ancien Ministre sous Omar Bongo Ondimba, Frédéric Massavala Maboumba a par la suite rejoint l’opposition. Emprisonné suite à l’élection présidentielle d’août 2016 pour trouble à l’ordre public, il a été libéré en juin dernier.

Sa prise de distance avec Jean Ping n’est en rien une surprise. Lors d’un déjeuner avec Brice Laccruche Alihanga, alors directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba, fin septembre denrier à Ndéndé dans la Ngounié, celui-ci avait déjà critiquée la stratégie « sans issue » du patron de la CNR (lire notre article). Dans son entourage, certains pointent du doigt l’absence de soutien de M. Ping au moment où Frédéric Massavala était en prison (de septembre 2016 à juin 2019).

M. Massavala Maboumba avait accepté la rencontre afin avait-il dit de défendre ses propres droits (salaire bloqué) et de plaider la cause de ses amis politiques restés en prison, disant faire comme Nelson Mandela qui, du fond de sa cellule, avait accepté de négocier avec le pouvoir de Peter Botha.

Contesté par les vieux barons comme les jeunes loups de l’opposition

Quoi qu’il en soit, pour Jean Ping, en perte de vitesse sur le plan politique, il s’agit d’un nouveau coup dur. Contestée à la fois par les autres barons de l’opposition (Guy Nzouba-Ndama, Alexandre Barro-Chambrier, Zacharie Myboto…) et par les jeunes loups aux dents longues (Nicolas Nguema, Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, Mike Jocktane…), le leader de la Convention pour la Nouvelle République (CNR) n’apparaît plus comme le leader naturel de son camp dans la perspective de la prochaine élection présidentielle prévue en 2023.

Incapable de tirer partie de l’AVC d’Ali Bongo survenu le 24 octobre 2018, ses appels au soulèvement populaire sont restées lettres mortes. N’en démordant pas, il a alors tenté d’accréditer l’idée, à travers une communication savamment distillée, de la vacance du pouvoir présidentielle, soutenant qu’Ali Bongo Ondimba n’était plus capable de présider le Gabon et que le pouvoir était en réalité confisqué par son entourage. En s’en prenant à nouveau à lui, Jean Ping reconnait aujourd’hui implicitement que le chef de l’Etat est bel et bien aux commandes du pays.

Jean Ping a été pendant plusieurs décennies l’un des piliers du régime d’Omar Bongo avant de jouer, à la mort de ce dernier, sa propre carte, en revêtant les habits neufs de l’opposant qu’il n’a jamais été durant toute sa carrière. Arrivé deuxième de l’élection présidentielle de 2016, il continue, trois ans après, seul contre tous, à revendiquer sa victoire. Il aura 81 ans en 2023 lors de la prochaine élection présidentielle. Nombre de Gabonais ont une opinion mitigée à son sujet. Beaucoup le soupçonnent de s’être considérablement enrichi du temps où il était le directeur de cabinet d’Omar Bongo.
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