La deuxième phase du Programme Wave pour la sécurité alimentaire, consacré au développement d’un système semencier de qualité et des mécanismes de veille et de riposte contre les maladies virales menaçant la culture du manioc, a été lancée le 6 novembre, à Libreville, par le ministre de ministre en charge de l’Agriculture, Biendi Maganga Moussavou.
Le ministre en charge de l’Agriculture a lancé, le 6 novembre à Libreville, le démarrage de la deuxième phase du Programme Wave (Central and west african virus epidemiology). Axé sur la sécurité alimentaire, ce programme recherche des solutions intégrées pour lutter contre les maladies menaçant les cultures de manioc.
Organisée sous le thème «la force de l’union pour une productivité agricole durable en Afrique centrale et de l’Ouest», la rencontre de Libreville a pour objectif de contribuer à la sécurité alimentaire en Afrique, grâce à une meilleure réponse aux maladies virales de cette plante. Après les pays de l’Afrique de l’Ouest, le tour revient ainsi à la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac). Dans cette phase 2, le programme Wave se positionne comme un outil, une plateforme technique au service de la recherche scientifique pour le développement agricole et la sécurité alimentaire en Afrique.
Le manioc est une culture de subsistance et de rente pour les producteurs et une culture stratégique pour la sécurité alimentaire. Ses produits dérivés (gari, tapioca, pate fermentée, attiéké, farine, amidon, chips, etc.) sont multiples. Mais cette culture fait face à de nombreux obstacles parmi lesquels la maladie de la Mosaïque Africaine du Manioc (Cassava Mosaic Disease, CMD). Elle constitue la première contrainte de production du manioc car pouvant entrainer 40 à 70% de perte de rendement.
De plus, l’arrivé de la Maladie de la Striure Brune du Manioc (Cassava Brown Streak Disease, CBSD) en Afrique Centrale vient amplifier les contraintes à la production entrainant des pertes de rendement pouvant atteindre 90% voire 100%. Ces deux grandes maladies virales constituent une véritable menace à la production du manioc et par conséquent à la sécurité alimentaire en Afrique.
«Aujourd’hui, la question de la production du manioc n’est plus une équation nationale, mais plutôt une préoccupation régionale voire internationale. En effet, il faut trouver de quoi nourrir les populations africaines dont le rythme d’augmentation est sans cesse croissant d’année en année», a déclaré le directeur pays du programme Wave, Pr. Jacques Mavoungou, qui indique par ailleurs que le Programme Wave a choisi de travailler sur la prévention. «Pour toute maladie infectieuse dans un pays à faibles ressources, la prévention apparaît comme étant à la fois une nécessité technique et un impératif moral».
En ouvrant les travaux, Biendi Maganga Moussavou a assuré que l’appui scientifique du programme va permettre au Gabon, non seulement, d’augmenter la production du manioc mais elle va également soutenir la recherche et le développement dans le secteur agricole par le renforcement des laboratoires d’analyses, la dynamisation des centres de recherche, l’amélioration de ses instruments législatifs et réglementaires en la matière.
Le Gabon mise également sur ce programme pour asseoir les mécanismes de formation, de sensibilisation, de surveillance et de transfert de technologie nécessaires à la sécurisation de la production de manioc.
Le programme Wave, financé par la Bill & Melinda Gates Foundation (USA) et le Department For International Development (Royaume Uni), a pour objectif de contribuer à la sécurité alimentaire en Afrique grâce par une meilleure réponse face aux maladies virales du manioc. La première phase s’est déroulée de 2015 à 2019.