Le Premier ministre, Julien Nkoghé Békalé, a menacé, lors de la clôture des ateliers de la task-force sur la santé publique, pour avoir produit un rapport bidon réclamant 180 milliards de FCFA pour payer des primes et autres avantages du personnel contre quelques 2% seulement pour acheter les médicaments.
Dans un discours surprenant, Julien Nkoghé Békalé a tapé du point sur la table. Comme un chef de l’opposition, le Premier ministre a quasiment rejeté les conclusions du rapport produit par la task-force après 3 jours de réunion dans un luxueux site touristique aux frais du contribuable.
» Vous n’avez pas voulu faire le travail qu’on vous a demandé de faire. Vous avez philosophé, épilogué, des théories jusqu’à sortir 192 milliards de demande sous la protection sociale. Moi j’attendais une proposition allant dans le sens que les CHU de Libreville et d’Owendo seraient gérés comme le CHU mère et enfant (Jean Ebori, confié aux espagnols). On va confier ça au privé et on va voir comment ça va fonctionner. Et on va contractualiser les médecins qui travaillent dans ces hôpitaux et les infirmières. Celui qui ne veut pas, il part, il va travailler ailleurs, s’il est fonctionnaire on coupe son salaire, ça assez duré. La récréation doit terminer dans le secteur de la santé « , a vociféré M. Nkoghé Békalé s’adressant aux spécialistes des questions de la santé dans le pays.
Pour lui, le véritable problème du faible rendu, en termes d’efficacité des services, du personnel de santé gabonais repose essentiellement sur le fait qu’ils ne veulent pas travailler et au fait que les médecins maximisent dans leurs structures sanitaires privés.
Le Premier ministre a dit croire que les experts de la task-force devait se poser la question « pourquoi malgré tant de milliards de FCFA investis dans la santé, rien ne marche. Les populations ne ressentent rien » ?
40% du budget réclamé par ces experts concernent le paiement des primes, ristournes et autres avantages à reverser aux médecins et tous les auxiliaires de santé alors qu’ils sont par ailleurs fonctionnaires.
« C’est une preuve de mauvaise gouvernance des hôpitaux où les médicaments manquent cruellement », a-t-il hurlé laissant l’assistance surprise et pantoise.
» Nous avons des médecins à l’hôpital général qui sont des médecins fonctionnaires mais qui ne travaillent pas pour le serment d’Hippocrate qu’ils ont prononcé, ils sont dans leurs cliniques privées et ils sont payé à la fin du mois « , a-t-il pointé dénonçant un phénomène connu de tous mais qui n’émeut personne.
Pour ne pas uniquement se limiter à la parole, le Premier ministre a averti qu’il ne retiendra que 5 ou 10 décisions de la task-force pour les imposer aux médecins
Il a par ailleurs indiqué que le gouvernement va extraire 5 ou 10 décisions issues de ces travaux pour les imposer aux médecins. « La récréation est terminée », a-t-il insisté.