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Transgabonaise : Les grands oublies d’un projet pharaonique
Publié le lundi 28 octobre 2019  |  Gaboneco
Maganga-Moussavou
© Autre presse par DR
Maganga-Moussavou réhabilite le feu tricolore et fait niveler une voie de près d’1,5 Km à Mouila
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Le Gabon vient de s’engager dans un projet pharaonique de construction d’une route dite la ‘’Transgabonaise’’, qui traversera le pays de Libreville à Franceville. Evalué à 700 milliards de francs CFA, le projet s’inscrit selon les autorités gabonaises dans une dynamique économique axée sur la réduction du temps d’acheminement des marchandises de l’intérieur du pays vers la capitale. Ce projet pose problème dans sa configuration au regard du sous-développement de nombreuses voies de communication.

La Transgabonaise, c’est le nom du projet gouvernemental à l’honneur ces derniers temps. Financé à hauteur de 700 milliards de francs CFA sur un modèle de Partenariat public-privé (PPP), le projet vise l’interconnexion de l’Est et de l’Ouest du pays. Pour le gouvernement, il s’agit d’un projet « hautement stratégique » qui permettra de faciliter le transport des marchandises de l’intérieur du pays vers la capitale, Libreville, en réduisant notamment le temps de transport, et, en accélérant la diversification économique du pays.

Plus de 730 kilomètres de route seront construites. « Parcourir le Gabon en toute saison et durant toute l’année » voici l’ambition affichée par le Président de la République, Ali Bongo Ondimba lors de la présentation du projet. C’est aussi l’ambition de la Transgabonaise, une infrastructure routière selon lui, « hors-norme ». Un projet qui se rapproche visiblement du Transgabonais, une ligne de chemin de fer partant de Libreville pour la ville de Franceville et mise en service dans les années 70 sous le règne de feu Président de la République, Omar Bongo Ondimba. Un corridor routier mettant en liaison cinq provinces du pays : l’Estuaire, le Moyen-Ogooué, l’Ogooué-Ivindo, l’Ogooué-Lolo et le Haut-Ogooué.

Un remake du Transgabonais

En effet, plus de 40 ans après, la ligne Libreville-Franceville semble la seule apte à capter les financements publiques dédiés à la construction des routes. Si on peut reconnaitre l’effort déployé par le gouvernement dans les années antérieures pour la construction de nombreuses voies de communication en l’occurrence, Lalara-Ovan dans le centre du pays, long de 65 kilomètres, financé par fonds extérieurs issus de la Banque islamique de développement (BID) à hauteur de 40 milliards de francs CFA ou encore, Fougamou-Lébamba au sud, long de 145 kilomètres, et financé à hauteur de 134, 744 milliards de francs CFA et bien d’autres, force est de constater que depuis la décennie d’Ali Bongo Ondimba au pouvoir, jamais un projet routier n’avait autant capté de fonds. Que dire alors de l’interconnexion d’autres localités du Gabon enclavées depuis l’ indépendance dans les années soixante ?

Makokou, Mbigou… les grandes oubliées

La route est l’un des facteurs de développement et, un pilier de la croissance économique auquel le Gabon aspire tant. Cette aspiration devrait nécessiter la mise en place de projets de développement intégrateurs tels que la Transgabonaise, mais à une échelle globale du pays, loin du sectarisme visible. En effet, accéder aux villes enclavées telles que Mbigou, Moabi, Makokou, Mekambo, Mandji et bien d’autres est une préoccupation de premièr ordre pour de nombreuses populations. En injectant autant d’argent dans la Transgabonaise, l’Etat, renvoie aux calendes grecque, le désenclavement des villes qui, depuis des années ne demandent qu’à être ouverte et accessible ce, en dépit du rôle stratégique qu’elles peuvent jouer dans le développement économique du pays. Plus de 50 ans après les indépendances, ne serait-ce pas temps de songer à leur modernisation alors que de nombreux villages disparaissent faute d’accès ?
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