La décision portant transfert des titres fonciers de l’État à la Caisse des dépôts et consignations (CDC), ne cesse d’alimenter les conversations. Politiques, activistes, société civile, économistes et financiers sont entrés en scène ces derniers jours sur les réseaux sociaux et médias privés pour tenter, chacun dans son domaine, de défendre le bien ou le mal-fondé de cette mesure.
Prise en Conseil des ministres, le transfert d’environ 1534 titres de propriété de l’État à la Caisse des dépôts et consignations (CDC), continue de faire couler encre et de salive.
La semaine dernière, plusieurs acteurs sont montés au créneau pour dénoncer cette décision. Ils pensent, en effet que c’est un moyen pour l’Etat Gabonais, de «Brader le patrimoine de la République».
C’est le cas du leader de l’opposition et candidat de la Coalition pour la nouvelle République (CNR), à l’élection présidentielle de 2016, Jean Ping, qui a, lors de sa dernière sortie dans un hôtel de Libreville, qualifié cette mesure de «dangereuse» et tendant à «l’accaparement des terres».
Dans le même sillon, les acteurs de la société civile, notamment «Appel à agir», sont également entrés en scène pour dénoncer ce qu’ils ont appelé, «Une expropriation des terres».
Contrairement à ces points, Mays Mouissi, analyste économique, réputé proche de l’opposition et de la société civile, a plutôt surpris plus d’un, en adoptant une posture aux antipodes à ceux cité ci-dessus. «L’État ne procédera pas à des expropriations, ce sont les terrains nus et construits dont l'État est propriétaire qui verront leurs titres fonciers transmis à la CDC. Cette entité ne dispose nullement du droit de les vendre, les titres ainsi transférés serviront de caution ou gage auprès des éventuels créanciers qui voudraient accompagner l'État et ces créanciers ne deviendront en aucun cas propriétaires de ces terrains», a-t-il expliqué lors de son intervention sur la question.
Pour sa part, le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Herman-Régis Nzoundou Bignoumba, dans une interview accordée au média en ligne médias241 a tenté d’éclairer le public, en indiquant qu’il ne s’agit en aucun cas de vendre ces titres fonciers, ni même de les hypothéquer, mais d’augmenter la capacité de la CDC à financer la construction de logements.
Il a également précisé que cette entité financière, détenue à 100% par l’Etat Gabonais, va gérer 1534 titres fonciers sur des dizaines de milliers, soit 1% de ceux qui existent au Gabon sont concernés par le décret.
Reste à savoir si ces explications réussiront à convaincre la majorité des Gabonais et taire le débat autour de cette question.