La direction régionale des impôts d’Oyem, la capitale provinciale du Woleu-Ntem (Nord), a procédé, au début du mois d’octobre, à la fermeture de plusieurs petits commerces dans la commune d’Oyem pour manquement à leurs obligations fiscales.
L’opération, qui apparaît avoir été organisée en partenariat avec la mairie d’Oyem, n’a pas fait dans la dentelle, mais surtout n’a pas été précédé d’un communiqué lu sur les antennes de Radio 9, selon nombres de commerçants interrogés.
C’est donc sans crier gare que les équipes de la Direction régionale des impôts d’Oyem, qui a aussi compétence sur la province de l’Ogooué-Ivindo, se sont déployés sur le terrain, mettant sous scellé même de tout petits bistrots, qui fonctionnent au jour le jour avec pour seuls stocks cinq à six casiers de boissons.
Même ceux qui venaient à peine de vouloir lancer un petit débit de boisson afin d’assurer l’intendance familiale n’ont manifestement pas été épargnés.
«Je viens juste de commercer un petit commerce de vente de bières à côté de la maison ça ne fait pas deux mois et voilà que la mairie vient le fermer, ce n’est pas normal. Je ne fais même pas une recette de dix mille francs par jour parce que je n’ai pas grand-chose à vendre», a expliqué désabusée cette compatriote rencontrée à bord d’un taxi.
La confusion qui règne autour de cette opération astreint les populations à pointer l’hôtel de ville du doigt, sans doute à raison, car si ce sont bien les agents des impôts et de la mairie qui sont ensembles sur le terrain, curieusement les scellés sont posés avec les seuls papiers estampillés «Mairie d’Oyem».
Autant il est facile d’admettre que les gros et moyens opérateurs économiques soient sanctionnées pour violation de la loi, autant beaucoup comprennent mal l’acharnement de la direction régionale des impôts d’Oyem à l’endroit des tout petits commerces (Bistrots de quartiers). Dans certains cas, il faut le noter, ces petits bistrots qui n’occupent pas le domaine routier communal, encore moins des installations municipales à proprement parler, sont tenus par des compatriotes soucieuses de combattre la pauvreté par ces petites activités génératrices de revenus (AGR), telles que définies dans les objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
C’est d’ailleurs dans cet ordre d’idée que la banque mondiale notamment finance ces AGR à travers la planète qui permettent à des milliers et peut-être des millions de personnes sortir de la pauvreté.