Au terme d’une séance de travail, vendredi, avec le Premier ministre et le ministre de la Santé, entre autres, le président de la République a instruit le chef du gouvernement de préparer la tenue d’une task force sur la santé. Celle-ci devant permettre de pallier les manquements décriés, y compris par les professionnels du secteur.
Faisant sans nul doute partie des «erreurs» à corriger, qu’il a reconnues lors de son récent entretien avec nos confrères du quotidien L’Union, la santé est parmi les secteurs qu’Ali Bongo voudrait voir s’améliorer durant le reste de son second mandat. En dépit du bilan élogieux fait par ses soutiens dans le cadre de la célébration de ses 10 ans passés à la tête du pays, le chef de l’État veut en finir avec les manquements décriés par les usagers des hôpitaux publics et par les professionnels du secteur. Comme pour l’Éducation en septembre 2018, une task force sur la Santé et Sécurité sociale sera organisée dans les prochains jours.
À la faveur d’une séance de travail, vendredi 18 octobre, il a instruit le Premier ministre, qu’accompagnaient le ministre de la Santé et les directeurs généraux de la Cnamgs et du CHU de Libreville, de préparer la tenue, dans les meilleurs délais, de cette plateforme de réflexion déjà annoncée par le Conseil des ministres, le 2 octobre.
Pour Ali Bongo, les travaux de cette task force mettront un accent particulier sur la gouvernance des CHU et sur les revendications des partenaires sociaux du secteur, liées notamment à la qualité et à la quantité des ressources humaines dans les structures sanitaires publiques, y compris à l’intérieur du pays. D’autant qu’en septembre dernier, une grève lancée par les syndicats avait failli paralyser le secteur. Celle-ci avait finalement été suspendue peu après son lancement.
Une task force de plus ?
Dès l’annonce par le Conseil des ministres de la task force sur la Santé, les partenaires sociaux avaient déjà clairement affiché leur scepticisme. Président du Syndicat national des agents de la santé (SYNAS), Franck Biyogho Bi Mba a souhaité que cette réunion ne soit pas «une rencontre de plus, dont les conclusions seront abandonnées dans les tiroirs». «C’est pour nous une occasion de repenser la politique sanitaire au Gabon. Car, l’hôpital public connait d’énormes difficultés sur le plan des ressources humaines, sur les sources de financement, sur la gouvernance et le management», avait confié le leadeur syndical à l’Agence gabonaise de presse (AGP), il y a quelques semaines.
Même son de cloche pour le Syndicat national des personnels de santé (SYNAPS), dont le secrétaire général, Serghes Mickala Moundanga, a rappelé que «les task forces sont sollicitées pour produire des résultats de qualité dans des délais courts, puisqu’elles reposent sur l’objectif d’accélération de la mise en œuvre des recommandations issues de celles-ci».
Vraisemblablement prévue avant la fin de l’année, la task force sur la Santé est donc vivement attendue par les professionnels du secteur.