Après 10 ans passés à la tête du pays, le président de la République qui a accordé une interview au quotidien L’Union, paru mercredi 16 octobre, reconnaît que les conditions de vies des Gabonais restent difficiles. Il invite le gouvernement aux actions plutôt qu’aux effets d’annonce.
Arrivé à la 10e année de son accession au pouvoir, Ali Bongo sait qu’il ne doit pas se réjouir, alors qu’il est presqu’à la moitié de son second mandat, mais surtout que les conditions de vie des Gabonais restent difficiles, voire pires pour certains. Dans une interview parue à L’Union mercredi, le président de la République refuse de croire que la croissance que le Fonds monétaire international (FMI) prévoit à 3,4% en 2019 permettra de répondre aux préoccupations des populations. «La croissance, c’est bien. Mais la croissance, ça ne se mange pas», estime-t-il.
Pour le chef de l’État, ce qui permettrait plutôt de changer la donne, c’est «que les réformes mises en œuvre passent à un niveau supérieur, et que les Gabonais en ressentent concrètement les effets dans leur vie quotidienne».
Aussi, invite-t-il le gouvernement à comprendre que «ce qui compte, ce ne sont pas les paroles et les effets d’annonce, [mais] les actions et les résultats». Et en termes de résultat, Ali Bongo entend voir le Gabon «être dans les cinq pays moteurs en Afrique». Or, pour y parvenir, précise-t-il, les conditions de vie des Gabonais doivent impérativement être améliorées, notamment par l’atteinte de l’objectif du plein emploi, le développement de l’agriculture. Il annonce par ailleurs que «durant les quatre prochaines années, le rythme des réformes sera accéléré».
«Avec le temps, mon niveau d’exigence à l’égard des membres du gouvernement a augmenté, alors que mon degré de patience, lui, a diminué», prévient le président, qui présente son changement d’attitude comme «un effet de l’expérience, mais aussi la conséquence de l’épreuve [qu’il a] surmontée». Il fait référence à son accident vasculaire cérébrale survenu en octobre 2018.