Le dossier du «transfert à titre gracieux» des titres fonciers de l’État à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) a fait réagir, le 11 octobre, le mouvement Gabon Nouveau de Mike Jocktane. Il indique que «le Gabon n’est pas un bien marchand» et demande «le retrait et l’annulation de ce projet de décret entériné par certains membres du gouvernement», mais «rejeté par l’ensemble du peuple gabonais».
La décision du «transfert à titre gracieux» des titres fonciers de l’État à la Caisse des dépôts et consignations (CDC), annoncée à l’issue du Conseil des ministres du 3 octobre dernier, passe mal au sein de l’opinion et des politiques. Dans une tribune publiée le 11 octobre sur les réseaux sociaux, intitulée «Les Terres du Gabon en dépôt-vente : Le Gabon en Banqueroute», le Mouvement Gabon Nouveau demande «le retrait et l’annulation de ce projet de décret entériné par certains membres du gouvernement», mais «rejeté par l’ensemble du peuple gabonais».
Soulignant que «le Gabon n’est pas un bien marchand», le Gabon Nouveau estime qu’«on ne peut donc qu’être surpris que des dirigeants d’un État puissent prendre une décision aussi grave que celle de commercialiser les terres du pays qu’ils ont la charge de diriger». Le mouvement précise également que «la gestion d’un pays requiert un sens des responsabilités hors du commun». Il assimile cette décision à une «incapacité à diriger», ce qui est, selon cette formation politique, «purement et simplement inacceptable». «La meilleure attitude à adopter face à ce genre de situation est de marquer un stop et passer le flambeau à d’autres, capables».
Le parti de Mike Jocktane rappelle que le «Gabon, un État de droit, ne peut en aucun cas être assimilé ni à une brocante ou à un vide-grenier». «Notre pays est un État de droit, indissociable de chacun de ses éléments constitutifs. Son patrimoine n’est pas un mode de paiement alternatif permettant de soi-disant redresser l’économie ; il appartient à tous les Gabonais», affirme le Gabon Nouveau qui soutient que le territoire gabonais est l’unique héritage national. «Les terres du Gabon sont le sang qui coule dans nos veines. Nous nous devons de nous battre contre toute action visant à porter atteinte à leur intégrité», martèle ce mouvement qui annonce des «actions fortes auprès de l’Assemblée nationale pour dire «NON» à ce mécanisme qui consiste à donner gratuitement l’ensemble des titres fonciers gabonais à une Caisse des dépôts et de consignation.
«Nous refusons qu’en lieu et place d’un véritable Plan de relance économique, les gouvernants optent pour la vente de nos terres, quand nous, Gabonais n’en possédons même pas. Sans même s’en rendre compte, le gouvernement de la République gabonaise montre aux yeux du monde qu’ils n’ont aucun projet pour la nation. Par ce décret, la ruine de notre pays est rendue officielle. Le Gabon, donc, n’est plus du tout solvable et, de fait, ne peut plus faire face à ses dettes. Le Gabon est dans une situation de débiteur insolvable», peut-on lire.