Auditionné le 9 octobre sur le projet de loi portant organisation et fonctionnement des Régimes de sécurité sociale en République gabonaise, le ministre en charge des Solidarités nationales, Roger Owono Mba, n’a pas su convaincre les députés. Le texte a été rejeté parce qu’il comporte des vides qui pourraient être préjudiciables au bon fonctionnement de ce secteur, assurent les députés.
Quel horizon pour les régimes de sécurité sociale en République gabonaise ? Si le Conseil des ministres du 21 juin 2018 avait approuvé le projet de loi portant organisation et fonctionnement des régimes de sécurité sociale en République Gabonaise, ce texte est loin de convaincre les députés. Pris en application des dispositions de la loi n°028/2916 du 6 février 2017 portant Code de protection sociale, ce texte fixe le cadre général des matières qui régiront désormais le système de sécurité sociale au Gabon et qui devraient assurer la couverture des risques sociaux.
Auditionné le 9 octobre par les députés membres de la Commission de la santé, de l’éducation, des affaires sociales et culturelles ; le ministre en charge des Solidarités nationales, Roger Owono Mba, n’a pas su apporter des réponses appropriées sur la portée réelle de ce projet.
Si le membre du gouvernement a indiqué que la vocation de ce texte est d’améliorer le Code de protection sociale, en s’intéressant, entre autres, au financement et à la gestion des établissements de sécurité sociale et met un accent particulier sur les risques sociaux, il est resté évasif sur certaines questions.
Les députés de cette commission, présidée par Angélique Ngoma, estiment que ce texte comporte des vides qui pourraient être préjudiciables au bon fonctionnement de ce secteur. «Nous avons observé des années durant, qu’il y a une mauvaise gestion à la CNSS. Les différents dirigeants qui se sont succédé, ont appauvri la CNSS et ce sont les travailleurs qui en pâtissent. C’est pour cette raison que je suggère au ministre ici, d’introduire et si possible à notre niveau aussi, le principe de gouvernance dans ce texte», a suggéré Bonaventure Nzigou Manfoumbi, député du 2e siège de la Douigny à Moabi.
Ces approximations ont conduit les membres de la commission à rejeter ce texte car, «les honorables députés n’entendent pas examiner un texte qui ne tient point compte des intérêts du peuple». Roger Owono Mba, qui entend combler ces insuffisances a émis le vœu de retirer cette loi. Les membres de la commission l’on renvoyé chez le Premier ministre, en précisant que la cette loi avait été introduite à l’Assemblée nationale par un décret du Premier ministre. «Par parallélisme des formes et donc pour le retirer, il faut un autre décret du Premier ministre chef du gouvernement», ont-ils fait savoir.