Créée en 1998, la première télévision panafricaine est en cessation de paiement depuis le 4 octobre. En cause : des factures impayées réclamées à l’État gabonais, un de ses plus gros clients, qui s’élèveraient à près de 4 millions d’euros.
Après 21 ans de service rythmés par une succession de difficultés financières apparues peu après l’arrivée au pouvoir d’Ali Bongo, Télésud est finalement en cessation de paiement. Selon La lettre du continent, c’est ce vendredi 4 octobre que son propriétaire Wireless and Internet Afromedia (WIAM) a officiellement déposé le bilan auprès du tribunal de commerce de Paris (France), qui devrait se prononcer sur son sort le 16 octobre prochain.
Si la première télévision panafricaine est à l’article de la mort, c’est à cause des dettes accumulées ces dernières années par l’État gabonais, un de ses plus importants clients. Nos confrères précisent, en effet, qu’en 2011, WIAM avait signé un contrat avec Libreville, censé lui permettre de gagner 375 000 euros chaque mois. Le deal : «promouvoir l’image du Gabon» pour susciter l’intérêt des investisseurs étrangers, mais surtout présenter sous son meilleur jour Ali Bongo.
Seulement, aussitôt les premiers versements effectués que ceux-ci ont été suspendus, dit-on, en raison des tensions entre Pascaline Mferry Bongo Ondimba et son frère Ali Bongo, pourtant tous deux actionnaires de Télésud. Au jeudi 3 octobre 2019, date de l’ordonnance du tribunal de commerce de Paris sommant le président gabonais de s’acquitter de sa dette, l’ardoise du Gabon vis-à-vis de la télévision privée affichait 3,72 millions d’euros.
Télésud est détenue depuis 2008 par Eric Benquet et par la société luxembourgeoise Artnelux, assurant tous deux les intérêts d’Ali et de Pascaline Bongo.