Le samedi 5 octobre dernier, le Syndicat de l’Education nationale (SENA) a procédé à sa rentrée syndicale. Occasion pour ces enseignants de dresser un tableau pas du reluisant du secteur éducatif gabonais.
Parmi les problématiques relevées par les syndicalistes, les effectifs pléthoriques, l’insuffisance des structures scolaires, le déficit en personnel, l’insécurité, la corruption, l’absence des ressources financières. Pour le premier responsable du SENA, Fridolin Mve Messa, «(…) aucun progrès tangible et notable n’a été enregistré dans le secteur de l’Education depuis 2015, date de l’évaluation des objectifs de l’Education pour tous de 2000, en dépit des sacrifices consentis par les enseignants et les autres personnels. Bien au contraire, on observe une tendance à nous éloigner de l’éducation en tant que bien public». Et le leader syndical de déclarer : «L’école gabonaise est malade. Malade de ses dirigeants, malade de ses missions et malade de son pilotage à cause des mauvaises pratiques».
Revenant sur l’actualité, laquelle est marquée par le début d’année scolaire et les nominations dans le secteur Education, M. Mve Messa a dénoncé ces nominations «illégales», parce que ne reposant sur aucun fondement juridique : «Le SENA, qui a toujours plaidé pour que les mouvements du personnel, les nominations des agents aux postes de responsabilités bien avant la rentrée administrative pour éviter des désagréments, comme c’est le cas à l’heure actuelle, demande la suspension des mesures querellées, et la prise d’un acte juridique pour les encadrer avant toute passation de charge» , a-t-il déclaré.
Dans ce sens, le SENA a invité le ministre de l’Education nationale à prioriser le dialogue et la concertation pour la construction de l’école gabonaise rêvée de tous.
L’analyse du nouveau code de Travail en adoption en République gabonaise n’a pas été en reste. Le SENA, par ailleurs membre de l’Union des syndicats de l’administration publique (Usap), il a été «condamné et rejeté les dernières modifications de cet instrument normatif censé protéger le travailleur face à la puissance des employeurs. Le SENA tient pour responsable le gouvernement qui, en intelligence avec les employeurs, a favorisé les dispositions qui précarise un peu plus le travailleur du Gabon, tout en diluant le rôle des inspecteurs du Travail. Aussi nous exhortons le Parlement national à ne pas adopter cette loi inique et anti nationale», a-t-il conclu.
Sur un tout autre plan, le SENA s’est félicité de la remise de 880 premières attestations aux nouveaux enseignants, tout en exhortant le gouvernement à régulariser les situations administratives restantes. Enfin, les partenaires sociaux ont pris acte de l’annonce du Premier ministre de construire 4000 salles de classes d’ici 2023.
Soulignons que cette rentrée syndicale coïncidait avec la célébration de la Journée mondiale des enseignants, placée sous le thème : «Les jeunes enseignants : l’avenir de la profession».