Ayant temporairement suspendu son processus de paiement des bourses aux étudiants des universités publiques gabonaises, l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) veut profiter de cette initiative pour rationaliser ses dépenses dédiées.
Au Gabon, le nombre d’étudiants titulaires d’une bourse d’études a augmenté de 122% ces cinq dernières années. Sur la même période, cette augmentation a coûté à l’Etat près de 17 milliards de francs CFA. Parallèlement, l’allocation budgétaire a baissé de 30%. Pour rationaliser ses dépenses dédiées, l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) a été contrainte de prendre des « mesures de gestion » afin d’avoir une lisibilité claire sur la situation des étudiants gabonais.
Axées autour de la suspension à titre temporaire du paiement des bourses aux étudiants des établissements supérieurs du Gabon, ces mesures visent notamment à « minimiser les effets pervers » nés des dysfonctionnements existants au sein des universités gabonaises. Parmi ces effets, subsistent ceux liés aux étudiants boursiers « fantômes » de l’Université Omar Bongo (UOB) qui se sont réorientés vers les grandes écoles. « Il y a eu une interprétation abusive de la bourse sur le cycle qui faisait croire aux étudiants que pendant trois ans, on pouvait leur accorder la bourse sans contrôle. Or, la contrepartie de la bourse ce sont les résultats académiques, pour savoir si vous êtes apte à percevoir la bourse pour l’année d’après » souligne le directeur général de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG), Joël Lehman Sandoungout.
En effet, ajoute-t-il, « l’ANBG produit un budget annuel qui va d’octobre à septembre n+1. Ce budget marque le démarrage d’une année académique. Pour que nous sachions que l’étudiant est toujours boursier, nous devons disposer de ses résultats académiques. Si nous ne les avons pas, nous ne pouvons pas continuer à payer les bourses ».
La mise à disposition tardive des résultats par les universités gabonaises et dans certains cas, l’inexistence de ces résultats à l’exemple de la situation de nombreux étudiants de l’UOB seraient les causes explicatives de la mesure prise par l’ANBG. « Il se trouve et nous l’avons observé depuis plus de cinq ans, que l’ANBG recevait les résultats en novembre, décembre, janvier, février, mars voire avril », précise Joël Lehman Sandoungout. Cela signifie a-t-il ajouté, « qu’il y a des étudiants qui percevaient leur bourse de manière indue ».
Pour le directeur général de l’ANBG, il est temps que les choses changent !