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L’économiste Kako Nubukpo appelle à revoir le modèle de croissance en Afrique
Publié le mercredi 25 septembre 2019  |  RFI
L`économiste
© Autre presse par DR
L`économiste Kako Nubukpo
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« L’Urgence africaine. Changeons le modèle de croissance » (Éd. Odile Jacob)... C'est le titre du nouvel essai que vient de publier l'économiste Kako Nubukpo. Cet intellectuel togolais, connu pour son combat contre le franc CFA, signe ici un texte, qui invite à abandonner un certain nombre d'idées reçues sur le continent. Il interpelle surtout les gouvernants africains sur la façon dont leur politique économique prend en compte la volonté des populations. Il est ce matin l'invité de Laurent Correau.

Dans « L’urgence africaine », vous tordez le cou à plusieurs idées à la mode sur l’Afrique. Et vous dites notamment que « le discours sur l’émergence africaine est une sorte d’illusion »…

Kako Nubukpo : Oui. C’est-à-dire que l’Afrique se transforme certes, mais pas aussi vite, ni aussi bien qu’on le souhaiterait. Et le discours sur l’émergence sert d’une part à donner espoir aux populations, d’autre part à attirer des investisseurs étrangers ; et enfin, il permet de donner de la légitimité au travail des dirigeants en termes de performance économique.

Vous dites dans le livre « C’est la dernière trouvaille sémantique de dirigeants africains en perte de légitimité »…

Oui. Quand vous observez nos pays, vous vous rendez compte que la demande sociale est très importante, mais qu’en face, les politiques publiques n’arrivent pas du tout à assumer cette demande sociale qui est liée à la forte démographie africaine.

Pourquoi avoir choisi ce titre« L’urgence africaine ». Qu’est-ce qui, selon vous, fait urgence dans la situation du continent ?

J’ai l’impression que c’est la première fois depuis très longtemps que ce qui se joue en Afrique peut avoir un impact sur la stabilité, non seulement de l’Afrique, mais du monde entier. Et je n’ai pas toujours l’impression que cette urgence est bien perçue. Je le rappelle, il n’y a que 300 kilomètres entre les côtes libyennes et les côtes italiennes. C’est très vite fait.

Pour vous l’urgence, c’est l’urgence qu’il y a pour le reste du monde à comprendre ce qui se passe en Afrique ?

Exactement. Mais c’est aussi l’urgence pour les dirigeants africains de se rendre compte qu’ils ne doivent des comptes au final qu’à leurs populations. On a l’impression souvent que nos dirigeants rendent compte aux Occidentaux, aux Orientaux. Vous voyez le rythme des sommets : sommet Russie-Afrique bientôt au mois d’octobre à Sotchi, sommet Japon-Afrique, on vient [d’avoir] la Ticad [Tokyo International Conference on African Development -Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique-fin août 2019], sommet Chine-Afrique, France-Afrique à Bordeaux au mois de juin 2020… Et ils ne rendent pas compte aux populations.
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