Depuis sa sortie de prison en juin dernier, l’opposant radical, porte-parole de la Coalition pour la nouvelle république (CNR), a pris ses distances avec Jean Ping. Ce weekend à Ndendé dans la Ngounié, lors d’un dîner, il s’est affiché aux côtés de Brice Laccruche Alihanga, le directeur du cabinet d’Ali Bongo Ondimba.
Le dîner a eu lieu samedi soir à Ndendé au domicile de Christian Patrichi Tanasa Mbadinga, l’Administrateur-directeur général (ADG) de la Gabon Oil compagny et conseiller politique du « distingué camarade président » du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), Ali Bongo Ondimba.
Aux côtés de l’hôte d’honneur, Brice Laccruche Alihanga, se trouvait Frédéric Massavala Maboumba. Ce dernier vient de passer 19 mois en prison pour instigation et manifestation contre l’autorité de l’Etat. Il a été élargi le 8 juin dernier.
Par ce geste, l’opposant radical a choisi de marquer ses distances avec Jean Ping, le candidat malheureux à l’élection présidentielle du 27 août 2016, qui, trois ans après, continue de revendiquer sa victoire.
Mais son jusqu’au-boutisme, aux allures d’impasse, a fini par lasser. La communauté internationale d’abord, puis ses plus proches. Un à un, ceux-ci lui ont tourné le dos, à l’image de Jean De Dieu Moukagni Iwangou (le ministre de l’Enseignement supérieur) ou de René Ndemezo’Obiang (le président du CESE).
Ce weekend, Frédéric Massavala Maboumba s’est décidé à franchir le pas. « Jean Ping a eu sa chance. Mais celle-ci a passé. Il ne représente plus aujourd’hui la solution pour le Gabon », a-t-il expliqué à ses proches.
Des propos qui rappellent ceux tenus récemment par Laurence Ndong, ex-porte-parole du candidat Jean Ping en 2016, qui se montre désormais très critique à l’endroit du patron de la CNR.
D’une manière générale, au sein de l’opposition, Jean Ping est de plus en plus contesté. Vendredi dernier, Jean Norbert Diramba, opposant et maire de Mouila, membre du parti Les Démocrates de Guy Nzouba-Ndama, n’avait lui non plus pas retenu ses coups à l’encontre d’un Jean Ping qui paraît de plus en plus esseulé dans son propre camp.