L’ex-ministre de l’Agriculture, limogé suite à l’éclatement de l’affaire du kevazingo en mai dernier, et que l’on disait revanchard, a réservé un accueil d’une rare chaleur à son « frère », Brice Laccruche Alihanga, dont la tournée en province permet d’affermir l’unité du parti majoritaire.
C’est une véritable démonstration de force à laquelle se livre le bras droit du chef de l’Etat gabonais. A chacune des étapes de sa tournée en province, il affiche sa bonne entente avec des figures de la vie politique gabonaise que l’on disait désireuses, il y a quelque temps encore, de quitter le Parti démocratique gabonais.
Ce vendredi, c’était au tour de l’ex-ministre de l’Agriculture, Guy-Bertrand Mapangou, d’accueillir en grande pompe M. Laccruche Alihanga arrivé vers 11 heures à Fougamou, chef-lieu du département de Tsamba-Magotsi, dans la Ngounié (sud du pays). Les deux hommes et leurs cortèges se sont rendus à l’Ecole militaire pour une rencontre citoyenne avec les populations. Ils ont ensuite fait un tour pour voir les chutes de l’Impératrice Eugénie, l’un des joyaux locaux.
La majorité affiche son unité
Brice Laccruche Alihanga est décidément coutumier du fait. A chaque fois qu’il se déplace quelque part, il en profite pour resserrer les rangs au sein du PDG. « Cela correspond à une volonté du chef de l’Etat qui est aussi le président du parti », explique un haut-responsable national du Parti démocratique gabonais.
Déjà, lors de son déplacement début septembre dans la Nyanga, Brice Laccruche Alihanga s’était ostensiblement affiché aux côtés de l’ancien ministre du Pétrole, Etienne Dieudonné Ngoubou. Il avait fait de même, quelques jours après, lors de sa venue dans le Woleu-Ntem, avec l’ex-ministre de l’Eau et de l’Energie, Patrick Eyogo Edzang (lire notre article). Bis repetita cette semaine dans l’Ogooué-Maritime et la Ngounié, où deux proches de l’ex-directeur de cabinet d’Ali Bongo, Maixent Accrombessi, lui ont réservé un accueil particulièrement fraternel.
La volonté affichée par ces personnalités de rester dans la majorité en faisant bloc autour du président Ali Bongo et de son directeur de cabinet est à mettre en regard de celle manifestée par d’autres personnalités que l’on disait susceptibles de rejoindre les rangs d’une opposition pourtant moribonde qui ont exprimé. Ces dernières semaines, celles-ci ont clairement exprimé leur choix de rester au sein de la majorité présidentielle. C’est notamment le cas de l’ex-premier ministre Emmanuel Issozé Ngondet (lire notre article) ou de l’ex-président du Centre des Libéraux Réformateurs, Jean Boniface Asselé (lire notre article).
Depuis que le chef de l’Etat est rétabli, les brebis égarées rentrent au bercail », commente-t-il, non sans quelque malice.