Le gouvernement envisage de créer un répertoire numérique permettant d’identifier tous les Gabonais, y compris ceux vivant en dehors du pays. Selon le discours officiel, il ne s’agit ni d’espionnage ni d’une atteinte à la liberté d’expression, notamment sur les réseaux sociaux, mais de rendre l’administration plus moderne.
Sous d’autres cieux, l’idée peut apparaître comme la volonté du gouvernement d’espionner la population, et de tenter de restreindre sa liberté d’expression, notamment pour les internautes. Au Gabon pourtant, l’adoption, vendredi 13 septembre, du projet de loi portant création d’un répertoire numérique permettant d’identifier tous les citoyens présents sur le territoire national et en dehors est présentée par les autorités comme «une révolution». Ce projet est censé conforter la position de leader du Gabon dans le domaine numérique dans la sous-région de l’Afrique centrale, et d’en faire un des pays du continent à bénéficier d’un registre de ce genre.
Tout en se gardant de dévoiler le procédé devant permettre d’y parvenir, Rigobert Ikambouyat Ndeka, ministre de l’Économie numérique, indique simplement qu’«il s’agit de doter chaque citoyen d’un numéro d’identification personnel». Selon la version officielle, ce répertoire dont la création devra être approuvée par le Parlement vise à rendre l’administration plus performante, donc de «révolutionner la pratique administrative au Gabon».
«Avec ces numéros d’identification personnelle, nous allons révolutionner la gestion de nos grands registres d’État», ajoute le Porte-parole du gouvernement, dont la tâche, dans quelques semaines, sera de défendre ce projet devant les élus. Il lui faudra notamment expliquer l’importance de ce répertoire numérique, préciser les contours liés à sa conception et à son utilisation, tout comme il devra garantir la sécurité des données personnelles récoltées.