SociétéAprès 3 ans de détention, les dernières nouvelles de Yéo Sihifowa, l’Ivoirien arrêté lors de la présidentielle au Gabon, comment il est traité en prison
Publié le mercredi 11 septembre 2019 | aLibreville.com
Il croupit encore dans une prison à Libreville, le jeune informaticien ivoirien arrêté au Gabon lors des dernières élections présidentielles en 2016. Trois ans après son inculpation et son incarcération, l’on a des nouvelles toutes fraîches de Yéo Sihifowa, grâce au confrère gabonais gabonreview.
Ce confrère, qui tient sa source du journal privé ‘’La Loupe’’ publie des confidences du détenu, qui explique ses conditions d’existence en prison. Yéo Sihifowa relate les corvées auxquelles il est contraint pour assurer sa survie aux côtés de ses co-détenus. Il souligne être devenu un « esclave de toute la prison centrale » de Libreville où il purge sa peine.
Pour avoir de la pitance, ses journées sont meublées entre « nettoyage du quartier de la détention aux lieux d'aisance, jusqu'à la vaisselle, sans oublier l'approvisionnement en eau pour d'autres détenus ». Des épreuves que le jeune informaticien subit pour pouvoir se nourrir. «Je n'ai aucun soutien depuis trois ans. Pas de parents, pas d'amis pour manger ici. Je dois travailler pour d'autres détenus qui reçoivent au quotidien le soutien de leurs parents», révèle le détenu dans une confidence relayée par le confrère.
Yéo Sihifowa a été arrêté le 31 août 2016 au QG de campagne de Jean Ping puis inculpé le 13 septembre de la même année pour «falsification, publication de faux résultats et trouble à l'ordre public». Il avait été commis, comme expert en informatique, au service de l’ancien Premier ministre gabonais pour la compilation des résultats des élections présidentielles qui l’opposait au président sortant, Ali Bongo Ondimba. C’est au cours de cette mission, en pleine crise post-électorale qu’il avait été interpellé et présenté comme un « espion » à la solde de l’adversaire par les dirigeants actuels du Gabon. Inculpé initialement pour des faits «d'atteinte à la sureté de l'État», cette charge a été requalifiée en «falsification, publication de faux résultats et trouble à l'ordre public». Des faits pour lesquels il attend encore d’être jugé, maintenu en détention préventive depuis 3 ans.